Orphée 2001 - Margelle

un moment dangereux vous et moi — car si nous mourrons. Oriane et moi,
vous nous suivrez, on ira tous au Paradis — mais il fallait que je répare
cette erreur monumentale, celle de ne pas avoir bien ni suffisamment parlé
des jambes divines et uniques d’Oriane Park, nana, théologienne, femme
de lettres et visage, parfois, d’une déesse aux apparitions très redoutées.
Censure, amende, j’ai approché les mille mots ce qui montre à l’évidence
qu’il existe des infinis plus ou moins infinis et que celui qui contient les
jambes d’Oriane est à classer dans une catégorie majeure ! Incontinence
merveilleuse de ces jambes qui, que, dont et sans quoique. Bref…
Elle s’était donc campée devant moi, ses deux merveilles écartées (je ne
vais pas retomber dans ce délire) et fronça les sourcils.
‑ Tu rigoles Jacques !
Je n’aime pas quand elle me donne du Jacques. Ça va barder…
‑ Un Le Coq ne bat pas en retraite. Et Oriane Park non plus.
Je m’attendais à ce qu’elle fasse des emmerdes.
‑ J’ai mon idée sur ce qu’elles trament. Laisse venir. Après tout, ça ne va
pas faire plus de bruit que le A.W.O. ? Ou notre première nuit ?
‑ Sûrement pas, lui concédais‑je, mais ça peut te faire plus de mal.
Tsorne est une mutante, une furieuse, tu le sais. Elle ne se sera pas déran‑
gée pour rien. Y’a un truc !
Nous sortîmes prendre l’air. Je remarquai la présence d’un grand jeune
homme, tout habillé de blanc. Oriane lui adressa un lumineux sourire.
J’avais l’impression de le connaître mais quelque chose bloquait ma
mémoire.
‑ Tu le connais ? lui demandai‑je.
Elle me fit cette réponse indirecte : « Jamais vu quelqu’un d’aussi
sympa ! »
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