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Orphée 2001 - Margelle

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J’allai au contact avec défiance. J’avais entendu dire qu’il existait des<br />

Vatican V biomécaniques, efficaces au simple contact, qui vous harpon‑<br />

naient littéralement et vous réduisaient en esclavage mystique et sexuel de<br />

manière imparable, j’étais prêt à défendre ma peau.<br />

Elle rit de toutes ses impeccables quenottes.<br />

‑ Allons Commandant, pas vous voyons !<br />

‑ Posez ça sur cette table et reculez de deux pas. (Elle me foutait la<br />

trouille, je suppose que ça se voit)<br />

Elle s’exécuta et je trouvai dans la grande enveloppe beige diverses<br />

cartes de crédit, un peu de cash, un passeport au nom de Jack Gallo —<br />

aucun doute la photo correspondait — faisant de moi un producteur de<br />

série tévé et l’adresse d’une pension.<br />

‑ Et avec mon numéro perso, précisa Salomé qui s’éclipsa avec un sou‑<br />

rire ravageur. Je serai à Ibiza encore trois semaines, passez un très bon<br />

séjour.<br />

Sur le moment, j’en conçus une petite frustration, mais que voulez‑vous<br />

à jamais je ne pourrai oublier l’épisode du 747 d’AF, je me consolerais<br />

donc d’une autre manière. Et… j’avais beaucoup mieux à faire.<br />

Il s’avéra que le théoscope s’était évaporé avec Moles ou Scheckley. Je<br />

quittai le petit aéroport et filai vers le port tout court. J’étais tout proche de<br />

mon but, mais il me faudrait me débrouiller seul. C’était assez aléatoire,<br />

car si Oriane n’était pas Kali, ou si le théoscope avait suivi une autre trace<br />

divine ou simplement s’il était HS je me retrouverais loin de chez moi,<br />

engagé dans une vaine croisade. Il me faudrait écouter mon cœur.<br />

En montant dans le taxi, j’avais remarqué le visage jeune et familier‑d’un<br />

très beau jeune homme, l’air doux et pensif. Il me regardait, appuyé contre<br />

la porte principale. J’avais voulu aller vers lui, c’eût été naturel, mais son<br />

nom flottait quelque part dans ces lacs de feu qui parsèment ma mémoire<br />

et demeura hors d’atteinte.<br />

L’adresse que m’avait donnée Salomé était celle d’une vieille femme<br />

louant des chambres dans la haute ville d’Ibiza. Une chambre simple,<br />

de crépi blanc irrégulier modelant avec douceur chaque mur, un lit, une<br />

table et une petite lucarne, le tout dominant le port. C’était suffisamment<br />

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