Orphée 2001 - Margelle

‑ Le système global, repris‑je, utilisé dans les films made in USA est
— je dois le reconnaître — tout à fait diabolique en ce qu’il utilise indif‑
féremment les vices et les vertus de cette nation pour parvenir à ses fins.
Qu’il s’agisse de meurtres ou de génocides on en fait des contenus mili‑
taires auxquels on ajoute une forte dose d’honneur. J’ai testé moi‑même
ces produits et je dois vous avouer que les cérémonies au cimetière d’Ar‑
lington m’émeuvent aux larmes, je me retiens à peine d’aller demander ma
green card. Il y a aux États‑Unis, des gens biens et des hommes d’honneur
et leurs vertus — volens smolensk comme a dit un de leurs Présidents —
sont intégralement récupérées par ce système avec une redoutable effica‑
cité. Le bien y met le mal en valeur. C’est un peu comme si l’Enfer vantait
les vertus du Paradis, lequel refourguerait, par voie de réciprocité, les trop
pleins du Schéol dans le royaume d’en Bas. Hollywood est passé maître
dans l’art de nous faire aimer le dernier Grand Empire militaire de cette
planète et nous devrions nous préoccuper un peu plus du fier nationalisme
qui s’exprime dans ces productions‑là. Sincèrement, vers la centième
minute des films de ce genre, on mourrait pour l’Amérique.
‑ À la question à « les Américains imaginent‑ils un monde nivelé à
l’image du leur » je réponds oui, naturellement, vous n’aviez pas remar‑
qué ? José Bové s’en est récemment aperçu et il est dommage que l’on ne
l’ait point cloné et répandu dans les terres d’Europe. Casser du MacDo
est un excellent prélude à la guerre qui nous attend. Il faudra être correct.
Sexuellement, politiquement, socialement, dans nos dépenses, nos loi‑
sirs et notre garde‑robe. Ce sera soit la conquête semi‑pacifique, soit les
ogives nucléaires, disons l’uranium appauvri, comme le reste du monde
d’ailleurs. Pour l’instant une majorité de ces comploteurs espère faire
main basse sur la planète par l’emploi des insidieuses méthodes qui leur
ont toujours réussi mais la Stick philosophy reste virulente. Les films qui
traitent de la guerre ont pour thème, explicite ou non, que seule l’Amé‑
rique sauvera le monde. Voyez les annexes‑ii, section‑v à‑vii. Et c’est
exact à Armageddon, Independance day, Danger immédiat, Air Force
One, Heavy Metal et d’autres productions l’ont très bien démontré. Ce
n’est que d’elle‑même que l’Amérique est impuissante à nous sauver. Sur
ce thème de la guerre consultez également l’annexe‑iii et la liste des films,
thèmes, acteurs et commentaires y relatifs. L’amour est traité comme la
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