Orphée 2001 - Margelle

Un si gentil bouton de culotte
Glissements d’Univers
Quelques jours plus tard nous découvrîmes notre première anomalie. Oh
rien de très fâcheux à NORA était devenue folle.
‑ Dans chacun de tes livres, avait remarqué Oriane, tu te lances dans un
couplet antiaméricain. Amour, haine, amour‑etc. Ne pourrais‑tu pas tran‑
cher cette question une fois pour toutes ?
‑ J’y travaille ! l’assurai‑je, j’y travaille, pas seulement pour le compte
des Suisses, le titre du bouquin qui en traitera est amusant. C’est AHA !
‑ AHA ! Je suis morte de rire ! Et ça veut dire quoi ?
‑ Mais simplement Admirable Haïssable Amérique ! C’est comme ça
que moi et bon nombre d’autres personnes la vivons. Moi… et le reste du
monde en fait.
‑ Y compris les Américains, dit‑elle perfide.
‑ Surtout eux.
‑ Je vais te montrer mes esquisses, ajoutai‑je joyeusement. Il n’est rien
que j’adore autant que de partager mes projets et mes œuvres en devenir
avec mes amours et amis Mais en fait j’appréhende de le faire car mon‑
trer l’inachevé est horriblement dangereux, les yeux des autres peuvent
le fixer pour toujours dans sa provisoire médiocrité. Je bootai NORA qui
s’éveilla dans un cliquetis peu ordinaire.
Sa voix. Divine et féminine résonna cependant dans le vaste bureau.
‑ Oui Maître ?
‑ Olala, fit Oriane, tu lui as donné une de ces éducations Jacques ! Serait‑
ce pour te venger de la toute furieuse Josefina ?
‑ Fantasmes de jeune homme, fis‑je assez embarrassé. C’était Bill
Etra, le moine informatique de New York qui m’avait donné cette idée.
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