Orphée 2001 - Margelle

jamais besoin de s’habiller tendance, elle créait la mode là où elle passait.
Ce pourquoi Anthelme et tant d’autres lui offraient des ponts d’or. Mais
je réalise que ces images ne sont que de pauvres choses. J’étais amoureux
de trois ou quatre femmes en même temps. Une théologienne, une nana,
un top model et… une femme, tout simplement. Je me suis donc retrouvé
seul, empli de nostalgie, dans les couloirs miroirs de cette bibliothèque
rebelle. Alors j’ai ouvert un vieil exemplaire du Yi‑King et je suis tombé
sur Wou Wang. L’innocence, l’inattendu. C’était bien elle, l’état pur et
naturel. Mais aussi le ciel sous lequel circule le tonnerre. Je n’ai pas osé
refaire ce test une autre fois, quelqu’un me parlait d’elle. J’ai erré des
nuits et des jours dans ces souvenirs, mangeant très peu, buvant beaucoup
d’eau, pour essayer de la reconstituer. Mais en vain, les miroirs de toutes
natures qui m’entourent ne me renvoyaient que des étincelles du mystère.
Une seule vision me fut accordée, la femme est l’aventure de l’homme, il
n’est aucun autre destin d’importance. Deux pouvoirs aussi, une immense
tendresse et la connaissance des coloris lumières de ses cheveux.
Il ne me restait qu’une chose à faire, la retrouver. Me mettre en chemin.
Me mettre en quête. Bien entendu, je n’avais pas l’ombre d’une piste.
C’était agréable, je n’aurais qu’à me laisser guider. Ça serait ma plus
grande enquête. D’autres énigmes se présenteraient, elles ne seraient que
des parallèles.
Une fois encore je devins l’Enquêteur, l’homme en quête.
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