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Orphée 2001 - Margelle

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‑ Je suis un acteur, comme toi, fis‑je très vexé. Mais je n’ai plus envie<br />

d’entrer dans des scenarii apocalyptiques !<br />

‑ Tu n’as qu’à te tenir tranquille, répondit‑elle un brin sarcastique. —<br />

Pourquoi n’épouserais‑tu pas cette Salomé ? Elle t’a tapé dans l’œil et tu<br />

sembles être son type.<br />

Entendant ces fortes paroles mon cœur, dans l’instant, cessa de battre.<br />

‑ L’épouser ? Tu dois être folle à lier. Je me retrouverais à sa merci,<br />

enchaîné et cadenassé dans l’instant. Livré à cette DouceFrance qui, en<br />

réalité, cache son jeu et fait partie des nouvelles furieuses. Et ça n’est pas<br />

une image ! Je serais confessé et cravaché tous les jours que Dieu avait<br />

l’habitude de faire.<br />

‑ Ah ! dit‑elle pensive, je me demande si ce n’est pas la bonne méthode<br />

avec les hommes. Est‑ce bien à cela que tu rêves Le Coq ?<br />

Entre ça et sauver le monde j’eusse hésité, mais je protestai avec éner‑<br />

gie. J’avais enfin trouvé une femme qui pouvait se passer de ces fortes<br />

méthodes, je le lui réaffirmai avec force. Je mentais un peu… Ce qui me<br />

posait problème était d’être un personnage de polar ou de bande dessinée.<br />

J’avais envie de mieux connaître le monde, pas de faire le pitre à tous les<br />

chapitres pour le sauver des les dangers imaginaires qui ne manquaient<br />

jamais de surgir sur notre chemin.<br />

‑ J’espère bien. ajoutai‑je, que nous ne retomberons pas dans de telles<br />

forgeries. Il reste plein de choses intéressantes à faire et finalement je ne<br />

m’imagine pas en un héros de polar.<br />

‑ Même pas d’un polar qui s’appellerait Candide ? sourit‑elle.<br />

J’ignorai la dame de pique.<br />

Elle revint à l’attaque. « Il me semble que tu joues avec les situations<br />

comme avec les mots, Jacques. »<br />

‑ C’est vrai, lui dis‑je à mi‑voix, pour capter toute son attention. — C’est<br />

vrai mais c’est technique de poète et d’enquêteur. As‑tu remarqué que de<br />

toutes les langues, le Français est celle qui autorise le mieux le choc des<br />

bibliothèques ?<br />

‑ Je n’en suis pas si sûre, l’anglais est vaste, l’espagnol aussi…<br />

‑ Mais je conserve le sentiment que c’est la langue la plus joueuse. Dans<br />

le sens musical du mot. Après tout, si je te joue l’Apassionata, tu ne vas<br />

pas me dire que je m’amuse. Je joue ! Le français s’est spécialisé, je ne<br />

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