Orphée 2001 - Margelle

Cap sur l’Église de
la Révélation Spermanente.
Seconde partie
Je retrouvai Andrew à Kennedy. Mon vieil ami le commandant Sollers
après de chaleureuses effusions m’avait aimablement offert de piloter son
767 de Long Island à la finale sur JFK, en ILS 31/l et j’avais passé un
moment agréable. À piloter bien sûr — après un Raptor je n’étais plus
tellement capable de faire la différence entre un 767 et un 152 — et sur‑
tout à savourer les excellents cocktails qu’il nous avait concocté avec son
sourire aussi large qu’étrange. Je me demandai in petto — vous pouvez
aller faire un tour là‑bas et vous y trouverez probablement la réponse à
toutes les questions que la vie et mes bouquins vous posent — s’il n’était
pas, en définitive, ce fameux écrivain parisien que je cherche à rencontrer
depuis si longtemps pour lui poser les trois questions qui nous obsèdent
tous à Assumez‑vous la femme qui est en vous ? Qu’aimeriez‑vous que
Dieu vous dise quand vous comparaîtrez devant Lui ? et, bien sûr, quel est
l’état respectif de nos comptes en banque ? Accessoirement j’aurais aimé
avoir son avis sur mon dernier bouquin mais là, c’eut été franchement un
terrain miné. Je sifflai coup sur coup quatre cocktails made in Sollers et
comme ils ne sont pas mentionnés dans mon dernier bouquin je note de
vous en filer la recette un de ces quatre, le jour où vous progresserez dans
la compréhension de mes sublimes récits, par exemple.
On bavarda. Je me gardai bien de lui dire que j’avais été copi sur Garuda
Airlines peu de temps auparavant, il n’aurait pas apprécié et avait pro‑
bablement classé l’épisode dans les hallucinations éthyliques dues à un
mauvais dosage. On se tapa dans le dos, on avait le même idéal à faire un
peu d’ULM dans le ciel du Var, à Aubenas, là où la grande piste surgit de
la montagne, le mec de la tour est archisympa et les gens ircha cool.
Andrew, en compagnie d’une Oriane hilare, me récupéra après les
interminables « control lines » des douanes américaines. Franchement le
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