Orphée 2001 - Margelle

général aucune imagination, ourdissent leurs complots en vue de dominer
le monde. Ils n’y parviennent pas et personne n’a songé à nous dresser
un tableau exhaustif de ce que serait leur vie si ils y étaient parvenus ! Le
pouvoir absolu ne donne pas plus que 24‑heures par jour. Il ne rend ni
plus beau ni plus intelligent, il rend con et paranoïaque. De plus, comment
jouir de cent résidences dans les cent plus beaux coins du monde ? Devenir
immortel ? Pour le moment ce serait être congelé. Satisfaire ses instincts
de domination ? Mais la plupart des personnes présentes disposaient d’as‑
sez de moyens pour ce genre de vice. Non… je ne voyais rien d’original
à part cette éternelle quête du pouvoir. Je passai en revue les personnes
présentes et une première lumière se fit. Tsorne ! C’était l’unique personne
assez dangereuse et puissante pour participer à un projet aussi barbarel‑
lien. Ah ! Mais ça serait dangereux pour la Mère Lumineuse, elle devait
le savoir. Et Bill ? Gênerait‑il ? Non, même pas. Le jeu, désormais, était
mené par des femmes, il n’avait plus rien à leur donner. Barbara s’éclipsa
sous un prétexte quelconque.
La seconde révélation m’aveugla brutalement. Il n’y avait qu’une autre
personne assez puissante pour se mettre en travers des projets du couple
Barbara‑Tsorne.
C’était Oriane.
Merde ! Vu sous cet angle je comprenais le sens de cette invitation à un
super défilé. Elles allaient essayer de la tuer. Mais comment ? Je fus pris
d’un terrible tremblement, le flanging était maximal. Mais ces averses de
sons intérieurs étaient indécryptables. Je ne voyais qu’un seul signal de
plus en plus puissant « Danger ».
Une main se posa sur mon épaule, je sursautai violemment et fis face.
‑ Oh ! doucement Le Coq, fit Oriane qui éclata de rire. On se met sur
ses ergots ?
Seigneur ! La voir ainsi, si frêle, sans défense, j’aurais pu me mettre à
pleurer. Je ne parvins pas à émettre un son. Elle me calma avec tendresse,
fort heureusement personne n’assistait à ma piteuse conduite.
‑ J’ai terminé les essayages, dit Oriane très gamine, et je connais le
thème du défilé. Apparemment anodin à NetFashion ! Nous sommes
toutes cousues et bourrées de bits ! Mais je vois que tu as une nouvelle à
m’annoncer.
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