Orphée 2001 - Margelle

‑ Je ne suis pas aussi scientifique que toi, lui dis‑je. Faire l’amour avec
deux femmes est un vieux fantasme de mec et je connais ça. En réalité
il existe, à notre niveau, deux barrières difficiles à franchir. L’une réside
dans l’instinct de reproduction de la femelle qui tente d’éliminer l’autre
dès qu’elle le peut. L’autre étant que la relation à trois peut fort bien
déboucher sur un accord lesbien. J’en sais quelque chose ! Dans ce cas tu
peux oublier tes projets de mâle. Car si une femelle est énergétiquement
équivalente ou supérieure à un mâle que pourrais‑je te dire de deux qui
s’harmonisent ? Tout ! Rien ! Nous sommes balayés comme fétu de paille.
Je te rappelle que Castaneda lui‑même a tenté de s’enfrenter à deux éner‑
gies féminines. Il n’a pas brillé !
‑ N’existe‑t‑il aucune voie intermédiaire ? s’enquit‑il en dansant d’un
pied sur l’autre.
‑ Si fait ! Il existe bien une voie mais je serais un peu gêné de te la
décrire.
Naturellement il insista, tant et si bien que je lui fis ce commentaire un
peu hermétique.
‑ Un triel est si complexe que deux femelles garantissent plus de stabilité
et moins de conflits. Pour y participer il nous faut jouer, contrairement aux
croyances établies du monde masculin, sur notre puissance érotique men‑
tale. Car devant deux femelles accordées nous n’aurons jamais assez de
sperme ni de rectitude. Tu as vu ce qu’Oriane s’est envoyé dans l’A.W.O. ?
Il frissonna.
‑ Notre meilleur pouvoir dans un triel de ce type est de faire jouir nos
deux femmes dans leur tête. Dans leurs culs, mais essentiellement dans
leur tête. Car bien qu’elles ne l’avouent pas elles sont tout aussi mentales
que nous. Si ce n’est plus. Cette pratique suppose une complicité phé‑
noménale et c’est pourquoi seul un homme féminin peut réussir le triel
avec deux femmes garçons. J’ai expérimenté à Paris, avec Oriane et ma
Mexicaine, une relation de triel, lors de laquelle je suis resté ficelé sur une
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