Orphée 2001 - Margelle

efaire Genesis.
Quelque chose de fluide s’approchait, une atmosphère, et à suivre la
pente d’émotions que je dévalais, j’aurais l’âme un peu brouillée au pre‑
mier contact. Rassemblant quelques‑uns de mes souvenirs à venir, je pris
note du nom changeant de cette planète : Bellilule, de Qui‑M’y‑Attendait,
l’Océan marcheur et ma femme, la Méditerranée. Quel était dans l’instant,
le Nom de ce monde, de cette Bellilule aussi nommée la Terre, qui était
Boule de feu avant le flash, je l’ignore. J’étais nu et Lô s’en était allée ou
alors j’étais cette Sœur Lô, Ombre de la forêt des ombres chutant avec
une lenteur d’impatience. Pour ne pas ricocher trop dur sur les premières
couches, j’étendis mes bras devant moi et les fermai en croix, ce qui me
rendit multiple. Que serait ma chapelle, où brûlerait cette lumière ?
Une sorte de sagesse qui était là dans le noir — elle prit la forme d’un
jeune homme très bienveillant — me rappela qu’il fallait refaire toute la
route de l’Ancienne.
Je relus les chapitres de Lô et j’y vis passer une comète de lumière.
C’étaient des âmes, je lisais trop vite. Je m’ajustai et des continents pri‑
rent forme. Une lèpre noire en gangrenait la plus grande partie. Ce monde
était‑il celui que je venais de quitter ? Un petit mot traversa furtivement le
mental qui me guidait : oui.
La Danseuse cosmique ?
La Présence me suggéra un angle d’amour pour opérer ma rentrée. Un
régal. Si vous n’avez jamais ricoché avec grâce, venant du noir de l’es‑
pace, sur cette atmosphère douce et ténue comme un désir naissant, je
vous engage à le faire sans tarder. Je partageais tous les plaisirs des étoiles
filantes.
Il était temps de me préparer à mon proche avenir. Tout en savourant ces
arpèges ébouriffés, musique qui me portait d’une couleur de l’arbre sacré
à l’autre, je posai la question.
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