Orphée 2001 - Margelle

posé quelques questions directes et palpantes à propos de ses cuisses aussi
élégantes qu’athlétiques. Manque de pot, l’appel était un priority call gou‑
vernemental US, quand y faut y aller…
La voix d’Andrew me parut parvenir de loin. Peut‑être appelait‑il d’An‑
nemasse ?
‑ La merde a trouvé le ventilo, me dit‑il sans préambules.
Rien n’aurait pu me contrarier d’avantage.
‑ Encore ? Le Grand Empire ne peut‑il survivre trente secondes sans que
je vienne m’en occuper ?
‑ I’m afraid not, dit‑il d’une voix catégorique. Please Jack come right
now ! Je t’ai mis en first sur Air France.
C’était tout dire. Je ressentis ce chatouillement merveilleux qu’à chaque
fois, la probabilité de rencontrer Salomé me faisait éprouver.
‑ Whaadabaoute Oriane ? lui demandai‑je en américain.
‑ Mais Jack… elle est déjà là, on vous attend…
Je me tournai vivement vers le living, effectivement Oriane avait dis‑
paru. Cette douce salope disposait donc encore de certains des pouvoirs
de Kali la douce, du vol à dos d’oiseau royal notamment.
Je descendis comme un malade la cage d’escalier, mais la prof de philo
avait chaussé ses rollers et disparaissait, un bloc plus loin. Une fois de plus
je ressentis cette bête déchirure du mâle qui voit s’éloigner un destin. Il ne
me restait d’autre choix que d’accepter l’invitation d’Andrew.
Je jetai quelques affaires dans une mallette — celle qui avait contenu le
Big Bang, j’avais réussi à me la faire offrir par le SSS.
Non sans me promettre de faire sauter Garuda Airlines, un de ces quatre.