Orphée 2001 - Margelle

de femme, « Qui » était Tsorne, mais Lô m’en empêcha.
‑ Ne regarde jamais directement le mal, me dit‑elle, il te détruirait. Ne
le fais que si tu ne disposes d’aucun choix et alors vois pour tuer. Je te
reverrai.
Mon retour à cette chose angulaire et incroyablement sèche et mentale
qu’est un corps d’homme ne fut pas agréable. Vers la fin du parcours, le
temps se remit en marche et Tsorne me fixa longuement de ses yeux rep‑
tiliens. Elle désirait apparemment que je témoigne de ses pouvoirs devant
quelqu’un, car elle me laissa remonter au premier niveau d’Alternance.
J’avais hâte de mettre une bonne distance entre elle et moi, je vous l’avoue.
La rencontre avec Matias m’avait passablement secoué. Je pris congé,
mais Tsorne s’interposa entre moi et la grande porte sculptée donnant sur
les marches du perron. C’est à cet instant précis que l’Ombre m’envahit.
De l’intérieur et par surprise. En compagnie du loup et du corbeau. Le
loup montra les dents. Le vieux sage pencha sa tête noire sur le côté.
Tsorne m’observait, intriguée. Elle avait décelé quelque chose.
‑ Que voulez‑vous ?
‑ Vous tuer.
Là, j’avais été parlé. Une présence glaciale venait de s’emparer de mon
esprit.
Elle sourit froidement.
‑ Ce sera difficile.
‑ Considérons que c’est en route.
‑ Le temps n’est pas venu, me coupa‑t‑elle. Et vous n’aurez pas de
seconde chance.
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