Orphée 2001 - Margelle

Lesbos Power
Seconde partie
Oriane m’avait retenu pour son usage personnel. Ça commence par ses
pieds et ça finit dans le Cosmos. Il était tard quand nous reçûmes une
invitation de Tsorne. Elle nous convoquait dans son quartier général. Une
jeep nous attendait devant le motel et nous nous y rendîmes. L’endroit
contrastait avec les tôles et plastiques des préfabriqués environnants.
Tsorne avait importé un peu d’Italie. Nous la trouvâmes dans un vaste
living room, tapissé de velours marron, meubles austères dans le style
toscan, une table et des chaises d’un très beau bois foncé. Elle avait les
moyens de transporter son environnement là où elle allait. Les lumières
étaient tamisées, dans un coin je notai la présence d’un petit clavier et
d’un écran plat de 22 pouces. Je m’étais attendu à une véritable salle des
machines ou à un PC de commandement. Tsorne avait probablement tous
ses dossiers en mémoire, elle était du genre PDG sadique annal, tout dans
la tête, rien sur le bureau. Elle portait un chemisier rouge sombre large‑
ment ouvert et son éternelle tenue d’amazone, culotte de peau et bottes
impeccablement cirées.
Mais elle n’était pas seule. Trois hommes de haute stature, l’expression
aussi bienveillante que des Pittbulls aux aguets se tenaient derrière elle.
Je reconnus avec terreur les malabars du SSV, un cadeau des Italiens sans
doute. 7 Oriane sourit avec candeur et Tsorne fit un signe du menton. En un
clin d’œil je fus mis à mal, dépouillé de mes vêtements et crucifié sur leur
système portable. Vous vous souvenez de leur gadget ? J’avais été pendu,
à Rome, dans un triangle d’acier que trois gorilles, surgis d’une armoire,
avaient expertement monté grâce à un système de tubes dépliants. Pieds
et mains horriblement tendus, avec le fameux bâillon rotatif actionné par
batterie que Laura — paix à ses cendres — m’avait posé.
Comme les systèmes Vatican, leur gadget avait évolué. Oriane me regar‑
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