Orphée 2001 - Margelle

autres politiciens. Je pris les devants à
‑ Tu veux parler de Barbara, c’est bien ça ?
‑ Elle tient des meetings avec des gens étranges, j’ai même rencontré
Berlusconi avec elle. Ce type m’inquiète, il va faire reparler de lui.
Pour la première fois je vis cet homme, tellement à l’aise devant la
nation, si charismatique et charmeur se dandiner comme un grand dadais
ou un collégien. Encore que de nos jours les collégiens aient passablement
perdu de leur ancienne innocence. Il marmonna quelque chose.
‑ Okay ! Bill, fis‑je, je sais ce qui te fait peur. C’est un problème émer‑
gent contre lequel nous ne pouvons pas faire grand‑chose.
‑ De quoi s’agit‑il ?
‑ De l’avènement des furieuses.
‑ Hell ! Je commence à en avoir une certaine idée Jack !
Je lui expliquai, dans les grandes lignes, ce déraillement d’une partie de
la gent féminine. Je lui racontai Laura, Dagmar et plus récemment Tsorne.
Il sursauta violemment : « Tsorne ? »
‑ Elle‑même, c’est elle qui contrôle AllGen.
‑ Par l’enfer ! Je le sais mais…
‑ C’est pas un cadeau, ajoutai‑je.
‑ Jack ! Tsorne… — les mots ne lui venaient pas, j’attendis avec indul‑
gence.
‑ Tsorne quoi ? Bill ?
‑ Elle est arrivée !
J’évitai de lui dire que je l’avais vue débarquer. Cette gonzesse est
capable d’envoyer des ondes frigides même dans le proche avenir. Sur
quoi Oriane, qui était allée explorer les splendeurs texanes du voisinage,
entra sans frapper et nous adressa un sourire malicieux. Je vis Bill se raidir.
‑ Elle en fait partie ?
‑ Elle serait plutôt pire, Bill. Mais elle est du bon côté. Quand on ne
l’énerve pas.
Le grand s’éclipsa, bien qu’il refuse de l’admettre ma nana théologienne
le mettait mal à l’aise. La journée commençait. Oriane se jeta sur mon
breakfast. Je commandai des renforts et nous fîmes un tour d’horizon.
Anthelme ne viendrait pas présenter sa collection « bits n' NetFashion ».
Pour lui c’était une commande, très bien payée mais il ne sentait pas ce