Orphée 2001 - Margelle

Mon pauvre ami, mon pauvre ami !
Elias, Matias, Anthelme et les autres passèrent me voir.
‑ Où en est ton bouquin sur l’Amérique me demanda Anthelme ? Les
Américains deviennent odieux ! Personne ne supporte plus leur leadership
mondial. Tu dois te décider à raconter ce que tu sais, pour un peu on
enverrait des cargos de l’amitié à Saddam, des bananes à Castro et de l’or
aux Suisses !
‑ Ils préféreraient tous des dollars, dis‑je un peu sarcastique. Le ver est
dans le fruit, le remords dans le rêve. Que voulez‑vous donc que je fasse ?
‑ Vous avez déjà sauvé le monde, ramassé le Big Bang, vaincu une élève
de Fahwaz et triomphé de Tsorne ! me dit Elias qui, par manière de paren‑
thèse, se portait bien. Il pratiquait ardemment la théorie du Surtrouple,
c’est‑à‑dire le harem. De femmes, au cas où vous auriez de mauvaises
pensées. Je l’aimais bien mais c’en était trop et je ne lui permis pas de
continuer.
‑ Mon pauvre ami, mon pauvre ami, mon pauvre ami, mon pauvre ami !
fis‑je de ma voix la plus timbrée, quelle histoire, non mais, quelle histoire!
Que voulez‑vous que je vous dise sur les Américains qui n’a pas encore
été dit ? Hein ? Qu’après l’affaire des fonds en déshérence enfin classifiée
ils reprennent leur chantage ? Qu’ils bombardent des peuples en Europe ?
Hein ? Que l’IRS fait actuellement chier les banques du monde entier ?
Qu’ils ne culpabilisent en rien de leur généreuse distribution d’uranium
appauvri ? Et qu’à propos d’appauvrir les gens ils sont devenus imbat‑
tables ? Qu’ils ne seront jamais assez riches ni arrogants ? Eh ? Que même
quand ils exhibent les culs de leurs pouffiasses siliconées ils sont « proud
to be american ? » Qu’ils ont mis Dieu sur le trottoir ? Haha ! Que la moi‑
tié des mecs là‑bas est maso et l’autre pédé ? Qu’une personne sur dix est
taularde ? Qu’ils nous espionnent depuis cinquante ans ou plus, avec leurs
satellites, leurs grandes oreilles et leurs back doors à la sauce Echelon ?
Harrrschh ! Que quand les règles du jeu ne leur conviennent pas ils les
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