29.06.2013 Views

Orphée 2001 - Margelle

Orphée 2001 - Margelle

Orphée 2001 - Margelle

SHOW MORE
SHOW LESS

You also want an ePaper? Increase the reach of your titles

YUMPU automatically turns print PDFs into web optimized ePapers that Google loves.

un fauteuil d’acier, entouré de trois malabars, l’air pas tendre. Étais‑ce les<br />

sbires du SSV ? Les séquences de torture sexuelle de Laura allaient‑elles<br />

se reproduire ? Probablement pas, car j’aperçus des câbles épais, allant<br />

de mon siège à un tableau de distribution électrique, d’aspect très refroi‑<br />

dissant. Du moins si personne n’inversait pas le grand levier rouge dudit<br />

tableau, de la position « off » à un « on » gravé en jaune et bordé d’éclairs.<br />

Bordellamare ! J’étais sans nul doute sur « The » chaise électrique la plus<br />

récente du gouvernement américain. Nul doute, ces salopards allaient me<br />

mettre au courant de leurs intentions. Voltages, commérages et ampérages<br />

divers.<br />

‑ Bienvenue à Tequila Sunrise, Sir, me dit poliment le plus jeune, qui<br />

était aussi le plus gradé. Il ajouta à Password, Sir ? Five seconds from<br />

now, Sir.<br />

J’appréciai à sa juste valeur le nom de code de la base américaine<br />

secrète. À coup sûr, si je me trompai de password, ce cocktail serait le plus<br />

corsé de tous ceux que j’aurais dégustés sur cette terre ! À l’évidence, il<br />

me fallait lui donner le mot de passe que m’avait procuré Barbara. C’eût<br />

été facile si les multiples tensions que je venais de subir n’avaient pas<br />

totalement oblitéré mes facultés mentales et, en particulier, ma mémoire.<br />

Qu’allais‑je leur dire ? « Oriane est de retour ? » Une déclaration à se<br />

faire changer en frite instantanée, j’en avais bien peur. De plus, ce « Five<br />

seconds from now » sonnait mal. Très mal, même. Ça pouvait signifier<br />

que je n’avais que cinq secondes pour donner le bon mot de passe, faute de<br />

quoi… J’en avais marre des flashs. Découragé, je laissai tomber. Quelque<br />

chose me disait que je n’aurais pas le temps de souffrir. Que quelqu’un<br />

éteindrait la lumière et que… voilà, ce serait tout. Merde ! Aurais‑je écrit<br />

ces pages pour rien ? Croyez‑moi, l’Empire américain est le plus barbare<br />

des Empires, et il lui est plus facile de détruire ce qui s’oppose à lui que<br />

de créer une culture neuve et saine à partir de tout cet héritage qu’il nous<br />

doit. Et dont il fait un si détestable usage.<br />

Le jeune colonel fit un signe et un type patibulaire, tout en noir, se saisit<br />

du levier rouge dans l’évidente intention de l’abaisser. Tout ça par la faute<br />

de cette connasse de Barbara qui avait commencé sa carrière à, à… à…<br />

‑ Poughkeepsie ! hurlai‑je. Un sourire frustré s’afficha sur les babines du<br />

colonel qui actionna un levier bleu que je n’avais pas remarqué. Ma chaise<br />

120

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!