Orphée 2001 - Margelle

Autoportrait d’une Assassine.
(Et si on le faisait revenir ?)
Seconde partie
Revenus à Paris, nous pensions raisonnablement que tout était fini,
achevé, classé, nettoyé. Qu’Oriane et votre serviteur allaient enfin pouvoir
se livrer à cet exercice extrême et dangereux à prendre des vacances. Far
from the mading crowd ! Que les fantaisies des manipulateurs de mondes
étaient choses passée, que nous renouions avec le luxe le plus insensé à
elle nana, moi Le Coq. Après tout ce qui m’était arrivé j’étais moulu, bala‑
fré, venté mais impertinent comme toujours. Je me pensais tiré d’affaire,
je me préparais à une vie bourgeoise. C’était l’œil du cyclone, le calme
trompeur avant l’orage, l’impermanence.
Oriane, dans un coin, lisait sagement le dernier bouquin de Glucksmann.
‑ Ce type est sympathique et assez bel homme. Avec des cheveux noirs
il ressemblerait à un héros de Jean‑Claude Mézière. De quoi parle‑t‑il ?
m’enquis‑je.
‑ Toujours la même chose, sourit‑elle. De la mort de Dieu. La troisième
en fait. Il sent confusément quelque chose, ajouta‑t‑elle avec un demi‑
sourire.
‑ Ah ! fis‑je en espagnol, la croix, Nietzsche et le matérialisme contem‑
porain ?
‑ Dans les grandes lignes. C’est un type bien mais il aime écrire com‑
plexe. Compliqué aussi. Je discerne sa blessure intérieure et c’est un trop
grand sujet pour lui.
‑ Die Wunde ! parsifalai‑je. Mais pourquoi trop vaste ?
‑ Manque de simplicité en amour divin. D’ailleurs ce bouquin commence
par une citation trop marrante, les Américains nous accusent d’avoir tué
Dieu, c’est sorti dans Newsweek !
‑ Rien de surprenant à quand la Nouvelle Économie n’est pas à l’agonie
et qu’aucun Président ne se fait sucer ils disent n’importe quoi. Au fait,
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