29.06.2013 Views

Orphée 2001 - Margelle

Orphée 2001 - Margelle

Orphée 2001 - Margelle

SHOW MORE
SHOW LESS

You also want an ePaper? Increase the reach of your titles

YUMPU automatically turns print PDFs into web optimized ePapers that Google loves.

Andando obsesionado<br />

(grognefesse)<br />

Paris<br />

(Carrefour de Buci et rue Mazarine)<br />

Ma bonne éducation et ma timidité naturelle, pour une fois, ne prirent<br />

pas le dessus. Ce devait être la chaleur. Ou le frottement des jeans. Je<br />

me mis à bander comme un âne apuléen. En un clin d’œil la soupe à la<br />

testostérone produisit son effet, gomma les rues, me dopa d’une énergie<br />

inépuisable et je me sentis pleinement en chasse. Il ne manquait qu’une<br />

pleine lune pour aiguiser mes sens voire me loupgaroufier. Vous raconter<br />

ça n’aura rien de très varié, ça ressemblera à des extraits de Miller ou<br />

même, en moins distingué, à l’essai stochastique du Juif Errant. Le coup<br />

du « Nom » avait raté, je n’avais pas disposé d’un vocabulaire suffisant<br />

et, pour l’heure, la soupe hormonale en ébullition réduisait mon quotient<br />

intellectuel à celui d’un taureau texan, c’est vous dire.<br />

Je voulais simplement la fourrer. Je recevais des ordres de la salle des<br />

machines et de la grande chaufferie. Arrête ton verbiage et baise‑la. Hein !<br />

Voilà. L’allumandre avait troqué ses jeans contre une jupe de daim. Courte,<br />

je voyais qu’elle ne portait pas de culotte et ça me faisait le plus grand<br />

effet. Contrairement à mes habitudes d’esthète j’étais pressé d’entrer, de<br />

fourrer, d’aller et venir, de grogner, de la prendre et la limer, la trousser,<br />

l’enfiler, rugir, faire monter la béchamel, érupter tout en la serrant. la mor‑<br />

dant à pleines dents, j’avais envie de sa manière de bouger, de marcher<br />

alors on ferait ça ici, tout de suite, debout dans la rue, sur le trottoir, tout<br />

en marchant, devant les glaces des magasins, avec un peu de chance j’y<br />

verrais notre reflet. Ma queue exigeait de s’associer au balancement de ce<br />

cul plein de morgue, elle resterait bien raide, dégorgerait à n’en plus finir,<br />

bref je vivais un véritable coup d’état, entouré de juntes qui m’obligeaient<br />

à chasser, œil de côté, vif, animal. Montaient les chaleurs des laves et<br />

249

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!