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Guide des valeurs pour la vie en démocratie - Council of Europe

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Zbigniew Brzezinski, anci<strong>en</strong> conseiller <strong>en</strong> matière de sécurité, avait un avis proche :<br />

«La référ<strong>en</strong>ce perman<strong>en</strong>te à <strong>la</strong> "guerre contre le terrorisme" a atteint un objectif important :<br />

elle a favorisé l’apparition d’une culture de <strong>la</strong> peur. La peur obscurcit <strong>la</strong> raison, int<strong>en</strong>sifie les<br />

émotions et permet aux démagogues de mobiliser plus facilem<strong>en</strong>t l’opinion publique <strong>en</strong><br />

faveur <strong>des</strong> politiques qu’ils veul<strong>en</strong>t m<strong>en</strong>er. Le choix de <strong>la</strong> guerre <strong>en</strong> Iraq n’aurait jamais pu<br />

obt<strong>en</strong>ir le souti<strong>en</strong> du Congrès sans l’établissem<strong>en</strong>t d’un li<strong>en</strong> psychologique <strong>en</strong>tre le choc du<br />

11 septembre et l’exist<strong>en</strong>ce supposée d’armes de <strong>des</strong>truction massive <strong>en</strong> Iraq. »<br />

K<strong>en</strong> McDonald, Chef du Crown Prosecution Service (Service de répression du<br />

Royaume-uni), est convaincu que les terroristes sont <strong>des</strong> criminels, pas <strong>des</strong> soldats, et<br />

que <strong>la</strong> réponse du Royaume-uni devrait être:<br />

«proportionnée et fondée sur les procédures normales et l’état de droit… …Dans les rues de<br />

Londres il n’y a pas de guerre contre le terrorisme. En Grande-Bretagne, <strong>la</strong> lutte contre le<br />

terrorisme dans <strong>la</strong> rue n’est pas une guerre. Il s’agit de prév<strong>en</strong>tion du crime, d’application <strong>des</strong><br />

lois, de justice <strong>pour</strong> ceux qui ont lésés par leur vio<strong>la</strong>tion. »<br />

D’un autre côté, Brian Michael J<strong>en</strong>kins, de <strong>la</strong> RAND Corporation, explique les<br />

problèmes que peut poser le fait de définir les terroristes, soit comme <strong>des</strong> criminels, soit<br />

comme <strong>des</strong> prisonniers de guerre :<br />

«Si le terrorisme est considéré comme un crime, il s’agit de rassembler <strong>des</strong> preuves, de<br />

déterminer correctem<strong>en</strong>t <strong>la</strong> culpabilité <strong>des</strong> individus responsables d’un acte particulier,<br />

d’arrêter ses auteurs et de les juger. Cep<strong>en</strong>dant, traiter le terrorisme comme un crime pose un<br />

certain nombre de problèmes. Il est extrêmem<strong>en</strong>t difficile de trouver <strong>des</strong> preuves dans une<br />

<strong>en</strong>quête internationale où certains pays peuv<strong>en</strong>t ne pas coopérer avec les <strong>en</strong>quêteurs. Il est<br />

égalem<strong>en</strong>t difficile d’arrêter <strong>des</strong> terroristes à l’étranger. En outre, l’approche criminelle<br />

n’apporte pas une réponse totalem<strong>en</strong>t satisfaisante à une campagne de terrorisme de longue<br />

durée, m<strong>en</strong>ée par un groupe lointain, et elle <strong>pour</strong>rait s’avérer inefficace contre un Etat<br />

sout<strong>en</strong>ant le terrorisme. Par contre, si on considère le terrorisme comme une guerre, on se<br />

préoccupe moins de culpabilité individuelle. Une responsabilité proche, par exemple<br />

l’id<strong>en</strong>tification correcte du groupe terroriste, sera suffisante…. On ne se conc<strong>en</strong>tre plus sur<br />

l’accusation d’un individu mais sur l’id<strong>en</strong>tification correcte de l’<strong>en</strong>nemi. »<br />

Le processus de <strong>la</strong> «guerre contre le terrorisme » depuis les évènem<strong>en</strong>ts du 11<br />

septembre 2001 a suscité <strong>la</strong> controverse. L’Administration américaine et de nombreux<br />

conseillers ont déf<strong>en</strong>du <strong>la</strong> dét<strong>en</strong>tion, <strong>pour</strong> une durée indéterminée, <strong>des</strong> personnes<br />

suspectées de terrorisme et <strong>des</strong> métho<strong>des</strong> d’interrogation, <strong>pour</strong>tant critiquées par<br />

certains, qui considèr<strong>en</strong>t qu’elles viol<strong>en</strong>t les droits civils de ces personnes.<br />

Un anci<strong>en</strong> conseiller du Gouvernem<strong>en</strong>t américain, Jay Farrar du C<strong>en</strong>ter for Strategic &<br />

International Studies, Washington D.C., a établi un parallèle <strong>en</strong>tre les dét<strong>en</strong>us de<br />

Guantanamo et les personnes « apatri<strong>des</strong> » :<br />

«Ces "dét<strong>en</strong>us" [de Guantanamo] ont rejeté les normes internationales et abandonnés leurs<br />

droits de citoy<strong>en</strong>s quand ils ont choisi de s’impliquer dans le terrorisme, lui-même apatride.<br />

[Ils se sont] dép<strong>la</strong>cés d’un Etat reconnu à l’autre <strong>pour</strong> essayer de s’opposer et d’échapper au<br />

droit international, susceptible d’être invoqué contre eux <strong>pour</strong> qu’ils r<strong>en</strong>d<strong>en</strong>t compte de leurs<br />

actes….A <strong>la</strong> suite <strong>des</strong> att<strong>en</strong>tats du 11 septembre, les Etats-unis ont choisi de redéfinir le statut<br />

conféré aux terroristes internationaux et aux Etats qui les souti<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t….Ils sont maint<strong>en</strong>ant<br />

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