Guide des valeurs pour la vie en démocratie - Council of Europe

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LES AUTEURS Robert STRADLING, chercheur, College of Humanities & Social Science, Université d’Edinbourg, Ecosse, Royaume-Uni Christopher ROWE, historien, ancien professeur d’histoire, président des jurys d’histoire de l’enseignement secondaire en Angleterre, Royaume-Uni Zofia Halina ARCHIBALD , chercheuse, School of Archaelogy, Classics and Egyptology, Université de Liverpool, Royaume-Uni Damir AGIČIĆ, Université de Zagreb, Croatie Magdalena NAJBAR-AGIČIĆ, Srednja Europa, Zagreb, Croatie Mihai MANEA, inspecteur académique (histoire), ministère de l’Education, Roumanie Jean PETAUX, Institut d’études politiques, Bordeaux, France Jacek WÒDZ, Ecole Internationale des Sciences Politiques de Katowice, Pologne vi
PROPOS ET STRUCTURE DU PRESENT OUVRAGE Si l’arsenal de normes internationales en matière de droits de l’homme élaboré depuis 1945 est conçu comme un moyen decontrôler l’action des gouvernements et peut être utilisé uniquement en cas de recours contre une décision d’instances publiques, les Etats sont également tenus de promouvoir les droits de l’homme et de s’abstenir de toute atteinte aux droits de leurs citoyens. Il ressort clairement aussi du préambule de ces manuscrits qu’on ne vise pas seulement la façon dont chaque être humain devrait être traité par l’Etat et d’autres institutions de la société, mais aussi la manière dont chacun devrait se comporter envers les autres 1 . Pour ce faire, des mesures doivent être prises afin que ces droits, et les valeurs qui les soustendent, s’imposent dans la société ; chacun d’entre nous doit pouvoir se les approprier et voir en eux l’expression de principes plus larges qui seraient les fondations de la vie privée, et pas seulement de la vie publique. Depuis quelques années, gouvernements, organisations intergouvernementales et ONG ont produit des documents divers et variés qui visent à sensibiliser l’opinion publique aux droits de la personne humaine. La plupart de ces documents veut informer les jeunes sur leurs droits, sur les principales déclarations et conventions internationales, sur les agences intergouvernementales qui ont été mises en place pour surveiller et protéger les droits des personnes et sur des ONG comme Amnesty International et Human Rights Watch qui elles aussi enquêtent sur les violations des droits humains. Mais les droits de la personne humaine s’inscrivent dans un langage abstrait et légaliste qui semble bien loin de la réalité quotidienne. Du point de vue des auteurs du présent ouvrage, nous serons tous plus enclins à faire le lien entre, d’une part, les déclarations, conventions et constitutions élaborées par des juristes et ratifiées par les dirigeants politiques et, d’autre part, notre vécu et nos relations aux autres si nous avons une vision claire : de ce que peut être la vie lorsqu’une partie de la société ou la société tout entière est privée de certains droits ; et de ce qui pousse des hommes et des femmes à se battre pour obtenir certains droits ou à faire valoir ces droits une fois établis. Cela suppose un recentrage des «droits » de l’homme vers leur dimension « humaine ». Dans un discours de 1958 devant l’Onu, Eleanor Roosevelt, alors présidente de la Commission des Droits de l’Homme des Nations unies, déclarait ainsi : «Où commencent les droits universels, après tout ? Près de chez soi […]. Ils constituent l’univers personnel de chacun : le quartier où l’on vit ; l’école ou l’université que l’on fréquente ; l’usine, la ferme ou le bureau où 1 La nécessité d’agir pour établir une culture des droits de l’homme dans chaque société s’est imposée après 1945, l’histoire récente ayant montré combien les organes de répression avaient infiltré la société civile dans les pays totalitaires. Par exemple dans l’Allemagne nazie : entre 1933 et 1945, des centaines de milliers de citoyens ont travaillé dans des administrations au service de la répression, tandis que d’autres ont espionné de leur gré leurs voisins et les ont dénoncés aux autorités ; des hommes d’affaires ordinaires ont livré des installations aux camps d’extermination, des agences de voyages ont organisé le transport des prisonniers vers ces camps, des médecins et des scientifiques sourds à l’éthique ont participé aux programmes d’extermination massive, etc. Dans les pays occupés pendant la Seconde guerre mondiale, puis dans les régimes communistes, la société civile a continué de collaborer avec les services de répression. 1
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