Guide des valeurs pour la vie en démocratie - Council of Europe

Un capitaine de police du Kraï de Krasnodar déclara au journal Novye Izvestiya :
«La gratuité des transports n’était pas seulement le dernier avantage restant, mais une
nécessité pour mon travail. Les agents de police ordinaires n’ont pas de voiture à leur
disposition et il faut attendre longtemps pour obtenir un véhicule de fonction. Cela veut dire
qu’on doit emprunter les transports plusieurs fois par jour à nos propres frais. Notre dernière
augmentation de salaire remonte à deux ans. »
Les réactions officielles cherchèrent à imputer les manifestations à une minorité d’agitateurs.
Le Président Poutine pensa qu’on n’en avait pas fait suffisamment pour préparer tout le
monde aux réformes. Les députés de l’opposition voyaient plutôt dans les manifestations le
début d’un mouvement plus important.
Le Ministre des finances Alexeï Koudrine, cité par Reuter, décrit les manifestants
comme :
[représentant seulement] « 1% de ceux qui bénéficient de prestations… Nous sommes sur une
pente très dangereuse. Pour se faire entendre, ils perturbent les transports, bloquent des routes,
gênent l’économie de région et font du mal à ceux que les ambulances ne peuvent aller
chercher ».
Vladimir Ryjkov, membre indépendant de la Douma, dit :
«Les premières manifestations étaient spontanées. Mais maintenant, on devrait voir plus de
manifestations de masse organisées dans tout le pays. Les gens, les personnes âgées, ont été
poussés au désespoir par cette réforme. »
Le journal Kommersant rapporte que le Président Poutine avait dit :
«Le gouvernement et les régions n’ont pas complètement mené à bien la mission dont nous
parlions, qui était de n’aggraver en aucune façon la situation de ceux qui sont dépendants de
l’assistance de l’Etat. »
Le gouverneur en exercice de l’oblast de Moscou, Alexeï Panteleïev, suggéra que les
manifestations étaient organisées par des provocateurs qui n’étaient pas des retraités :
«Nos services de répression ont des enregistrements vidéo de tous ces gens, en dessous de
l’âge de la retraite, qui voyagent d’une ville à l’autre pour inciter la population à barrer des
rues et à commettre d’autres violations de la loi. Ils sont détenus légalement ».
Igor Gaïdar, ancien Premier ministre russe, a été cité par le Financial Times du 17
janvier 2005 :
«La réforme n’a pas été étudiée dans le détail…le Gouvernement n’avait pas de position
cohérente, les calculs manquaient de rigueur et le Conseil des ministres s’est laissé entraîner
dans un débat public interminable qui a montré sa faiblesse.»
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