Guide des valeurs pour la vie en démocratie - Council of Europe

légalement lui administrer un cocktail létal afin de soulager sa détresse mentale et
physique. Elle disait alors :
«L’issue a été une victoire importante pour l’autonomie du patient et pour les droits de
l’homme et j’espérais que les courageux docteurs n’auraient plus peur d’être poursuivis par la
police. »
Cependant, Michele Wates, atteinte de scléroses multiples depuis vingt ans, s’inquiétait
quant à elle des implications possibles d’une légalisation de la mort assistée pour les
malades en phase terminale :
«En tant que personne souffrant d’une maladie dégénérative à long terme et en tant que
militante des droits des personnes handicapées, je pense que nous devrions considérer avec
une extrême précaution les mots – non-discrimination, choix, droits de l’homme –
fréquemment utilisés par les partisans de la mort assistée … Si un ami valide qui, pour autant
que nous le sachions tous les deux, ne souffre pas d’une maladie grave, doit un jour être
dépressif ou suicidaire, les médecins chercheront à le soigner pour dépression. Si moi, qui
suis atteinte d’une maladie dégénérative grave, je deviens suicidaire, il y aura débat... on se
demandera s’il faut soigner ma dépression ou m’aider à mourir à ma demande. La différence,
c’est que moi, contrairement à mon ami, je pourrai dire que j’endure des souffrances
insupportables à cause de ma maladie et que je suis condamnée. L’argument se résumera à
savoir siles médecins sont d’accord avec moi sur le fait que ma maladie est ‘au stade
terminal’, que mes ‘souffrances sont dues à la maladie, et qu’elles sont effectivement
‘insupportables’. Dans le cas de mon ami, il n’y aura pas autant de discussion… Je veux être
sûre qu’à l’avenir, j’aurai la même assurance que mon ami que les médecins me soigneront
pour dépression si j’ai des pensées suicidaires et ne considéreront pas de leur devoir, ou de
leur obligation légale, de m’aider à accomplir ma volonté de mourir. »
Discours pour la conférence de juillet 2005 à Oxford, Angleterre, sur le thème «Donner
un sens à la santé et à la maladie »
Que pensez-vous ?
Supposez que vous être député à l’Assemblée ou membre du Parlement. Une organisation
non-gouvernementale vous contacte pour vous demander de soutenir l’adoption d’une loi
autorisant le personnel médical et les parents proches à aider un malade en phase terminale à
mourir sans craindre d’être poursuivis pour meurtre ou pour homicide involontaire. Que
répondriez-vous ? Quels seraient vos principaux arguments pour étayer votre position?
Si vous vivez dans un pays comme les Pays-Bas, où la loi autorise déjà l’euthanasie
volontaire, que répondriez-vous, en tant que député ou parlementaire, à une ONG qui sollicite
votre soutien pour exiger l’abolition de cette loi de manière à rendre l’euthanasie volontaire
de nouveau illégale?
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