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Guide des valeurs pour la vie en démocratie - Council of Europe

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Différ<strong>en</strong>ts points de vue sur <strong>la</strong> question<br />

Comm<strong>en</strong>taires du commandant d’une division blindée allemande dirigeant l’attaque<br />

contre Ypres <strong>en</strong> 1940. Il avait combattu dans les longues bataille d’Ypres durant <strong>la</strong><br />

Première guerre mondiale. Ses hommes lui demandai<strong>en</strong>t d’ordonner le bombardem<strong>en</strong>t<br />

<strong>des</strong> Halles d’Ypres qui semb<strong>la</strong>it servir aux forces déf<strong>en</strong>dant <strong>la</strong> cité, <strong>pour</strong> guider leur<br />

artillerie :<br />

«Non. Pas de Stukas. Pour cette ville, une guerre ça suffit. »<br />

Reportage sur <strong>la</strong> Bataille de Monte Cassino <strong>en</strong> 1944 :<br />

«P<strong>en</strong>dant les premier jours de <strong>la</strong> bataille, les alliés ont épargné le monastère de Monte<br />

Cassino <strong>des</strong> attaques aéri<strong>en</strong>nes, terrestres et d’artillerie, bi<strong>en</strong> qu’il constitue un élém<strong>en</strong>t crucial<br />

de <strong>la</strong> ligne de déf<strong>en</strong>se. Mais <strong>la</strong> vue de soldats allemands dans le monastère incita le Général<br />

Freyberg à demander sa <strong>des</strong>truction par <strong>des</strong> bombardem<strong>en</strong>ts aéri<strong>en</strong>s et l’artillerie. Le 15<br />

février 1944, 230 bombardiers alliés pilonnèr<strong>en</strong>t ce site historique. Bi<strong>en</strong> que <strong>la</strong> plus grande<br />

partie du monastère et de ses murs extérieurs ait été détruite, les soldats allemands réussir<strong>en</strong>t à<br />

se réfugier dans les pièces souterraines. Même <strong>en</strong> ruines, le monastère restait une position<br />

déf<strong>en</strong>sive forte.»<br />

Comm<strong>en</strong>taires de Sir Arthur Harris, Chef du commandem<strong>en</strong>t <strong>des</strong> bombardiers de <strong>la</strong><br />

RAF, début 1945 :<br />

«N’importe quel psychanalyste <strong>pour</strong>rait expliquer facilem<strong>en</strong>t ce que l’on ress<strong>en</strong>t à cause de <strong>la</strong><br />

<strong>des</strong>truction de Dresde. Ce s<strong>en</strong>tim<strong>en</strong>t est lié aux orchestres allemands et aux bergères de<br />

Dresde. En réalité, Dresde était une énorme réserve de munitions, un c<strong>en</strong>tre de pouvoir intact,<br />

un nœud stratégique <strong>pour</strong> les transports. La ville n’est plus ri<strong>en</strong> de tout ce<strong>la</strong>. »<br />

Inter<strong>vie</strong>w de Martin Mutschmann, anci<strong>en</strong> Gauleiter de Dresde, après <strong>la</strong> guerre :<br />

« Interrogateur : Qu’avez-vous à dire à propos <strong>des</strong> raids aéri<strong>en</strong>s sur Dresde ?<br />

Mutschmann : C’est terrible, <strong>la</strong> quantité de bi<strong>en</strong>s culturels détruits <strong>en</strong> une nuit. Dresde était<br />

une ville infinim<strong>en</strong>t riche <strong>en</strong> trésors artistiques. Maint<strong>en</strong>ant il n’y a plus ri<strong>en</strong> de tout ce<strong>la</strong>.<br />

Interrogateur : Ainsi, les victimes humaines ne vous préoccup<strong>en</strong>t absolum<strong>en</strong>t pas ?<br />

Mutschmann : C’est vrai un grand nombre de g<strong>en</strong>s sont morts. Je veux seulem<strong>en</strong>t dire que les<br />

trésors artistiques ne peuv<strong>en</strong>t pas être remp<strong>la</strong>cés. »<br />

Colin Kaiser, anci<strong>en</strong> directeur du Bureau de l’UNESCO rapportai <strong>en</strong> septembre 2000 :<br />

«Avant <strong>la</strong> guerre, de nombreux Serbes, Musulmans et Croates partageai<strong>en</strong>t <strong>la</strong> même fierté de<br />

leurs bâtim<strong>en</strong>ts c<strong>en</strong>t<strong>en</strong>aires, comme <strong>la</strong> Bibliothèque nationale de Sarajevo. La guerre a changé<br />

tout ce<strong>la</strong>. Bi<strong>en</strong> que nous percevions <strong>la</strong> <strong>des</strong>truction comme barbare, les <strong>des</strong>tructeurs <strong>la</strong><br />

considèr<strong>en</strong>t comme un acte de création, comme <strong>la</strong> création ou libération d’une société rurale<br />

mythique, dans <strong>la</strong>quelle les symboles de l’"autre", rejeté, ont été éliminés. Dans les villes,<br />

une id<strong>en</strong>tité citadine commune a été détruite. Des bâtim<strong>en</strong>ts anci<strong>en</strong>s et sacrés ont été<br />

"ethnicisés". Avant <strong>la</strong> guerre, personne à Mostar n’aurait songé à dire que le Pont était un<br />

monum<strong>en</strong>t "musulman", mais il <strong>en</strong> est dev<strong>en</strong>u un de par sa <strong>des</strong>truction par les tanks croates. »<br />

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