Guide des valeurs pour la vie en démocratie - Council of Europe

travailleurs immigrés d’Europe de l’Est qui cherchent un emploi en Grande-Bretagne, ainsi
qu’à la question de savoir s’ils prennent les emplois des travailleurs britanniques en acceptant
des salaires plus bas.
Différents points de vue sur cette question
L’article 33 de la Convention de Genève de 1951 sur les réfugiés prévoit que : «Aucun
des États contractants n’expulsera ou ne refoulera, de quelque manière que ce soit, un réfugié
sur les frontières des territoires où sa vie ou sa liberté serait menacée en raison de sa race, de
sa religion, de sa nationalité, de son appartenance à un certain groupe social ou de ses
opinions politiques»
.
Une étude réalisée par le Gouvernement britannique en 2002 a montré qu’environ 53%
des personnes réfugiées en Grande Bretagne avaient une formation universitaire, que plus de
65% d’entre elles parlaient deux langues en plus de leur langue maternelle. La même étude a
montré que les contributions des personnes nées hors du Royaume-Uni, y compris les
réfugiés, aux impôts et cotisations sociales étaient supérieures aux prestations qu’ils
recevaient. Selon certains économistes, les immigrants en âge de travailler représentaient un
gain d’environ 4 milliards d’€ pour l’économie britannique en 1998-99. ( Glover et al,
Migration: an economic and social analysis, Research (Migrations : analyse économique
et sociale, Etude), Development and Statistics Directorate (Direction du développement
et des statistiques), Home Office (Ministère de l’intérieur), Royaume-uni 2001)
Liza Schuster, Centre on Migration, Policy and Society, Oxford University, écrivait :
«En cherchant à instaurer un contrôle de leurs frontières, les Etats européens ont mis en place
des régimes et des pratiques qui, autrefois, n’auraient été imaginables qu’en temps de guerre
mais qui, de nos jours, sont considérés comme une composante «normale» de la vie
quotidienne de centaines de milliers de personnes en Europe. Les pratiques en question sont
notamment la dispersion forcée, la détention et la déportation. …Pour les Etats qui les ont
introduites. … [Il s’agit] d’instruments nécessaires pour assurer leur mission de maintien de
l’intégrité des frontières. Cependant, ces mesures ne leur paraîtraient plus raisonnables s’ils
essayaient de s’imaginer qu’ils les utilisent contre leur propre population. »
Sarah Spencer, Directrice de Citizenship and Governance à l’Institute of Public Policy
Research au Royaume-uni :
«L’histoire a montré que les immigrants et les réfugiés peuvent constituer un apport
économique et culturel important. Alors que le débat sur le sujet est une fois de plus dominé
par des projets de lois imposant des restrictions encore plus strictes, il semblerait que cet
enseignement de l’histoire ait été oublié. »
En janvier 2003, le Premier ministre du Royaume-uni, Tony Blair, suggérait que son
pays pourrait se retirer de la Convention européenne des droits de l’homme :
Si la «dernière vague de réformes du droit d’asile ne parvenait pas à endiguer le flot des
demandeurs d’asile infondés».
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