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Guide des valeurs pour la vie en démocratie - Council of Europe

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n° 13 abolit <strong>la</strong> peine capitale, même <strong>en</strong> temps de guerre. La plupart <strong>des</strong> pays europé<strong>en</strong>s ont<br />

donné leur accord, mais trois <strong>des</strong> plus gran<strong>des</strong> puissances mondiales continu<strong>en</strong>t d’appliquer <strong>la</strong><br />

peine capitale : les États-Unis, <strong>la</strong> Chine et <strong>la</strong> Fédération de Russie (<strong>la</strong> Russie a toutefois voté<br />

un moratoire – susp<strong>en</strong>sion de <strong>la</strong> peine capitale <strong>pour</strong> une période donnée – qui a été reconduit<br />

jusqu’<strong>en</strong> 2010).<br />

Le droit à <strong>la</strong> <strong>vie</strong> touche à d’autres sujets que <strong>la</strong> peine capitale, qui tous sont sujets à<br />

controverse: l’avortem<strong>en</strong>t, le suicide médicalem<strong>en</strong>t assisté, l’euthanasie 7 et <strong>la</strong> recherche sur<br />

les cellules souches embryonnaires 8 .<br />

Dans le cas prés<strong>en</strong>t, nous nous intéressons au débat éthique autour de l’euthanasie volontaire.<br />

Nous étudierons les argum<strong>en</strong>ts <strong>des</strong> déf<strong>en</strong>seurs de l’euthanasie et de ses opposants, tels qu’ils<br />

sont apparus dans le cas d’une ressortissante britannique <strong>en</strong> phase terminale, Diane Pretty,<br />

atteinte d’une ma<strong>la</strong>die neuromotrice à un stade avancé. Elle avait essayé d’obt<strong>en</strong>ir l’immunité<br />

<strong>pour</strong> son mari s’il l’aidait à <strong>en</strong> finir avec <strong>la</strong> <strong>vie</strong>. L’immunité lui ayant été refusée, elle avait<br />

fait appel devant <strong>la</strong> Haute Cour britannique, avant de se tourner vers les magistrats<br />

strasbourgeois qui, à l’unanimité, ont conclu que le refus de <strong>la</strong> justice britannique d’autoriser<br />

Brian Pretty, le mari de Diane, à l’aider à mourir n’était pas contraire aux droits de l’homme.<br />

Chronologie de l’affaire D. Pretty<br />

Novembre 1999 :Les médecins diagnostiqu<strong>en</strong>t une ma<strong>la</strong>die neuromotrice dégénérative. Il<br />

s’agit d’une ma<strong>la</strong>die amyotrophique (fonte <strong>des</strong> muscles) <strong>en</strong>traînant une paralysie évolutive<br />

avec perte de <strong>la</strong> mobilité <strong>des</strong> membres, troubles de l’élocution, de <strong>la</strong> respiration et de <strong>la</strong><br />

déglutition. Ses facultés m<strong>en</strong>tales sont intactes. Il n’existe aucun traitem<strong>en</strong>t.<br />

Mars 2000 : Diane est condamnée au fauteuil rou<strong>la</strong>nt.<br />

Juin 2000 : Son mari, Brian, écrit au Premier Ministre britannique ; il demande que <strong>la</strong> loi soit<br />

changée de sorte qu’il puisse aider sa femme à mourir lorsque son état sera trop détérioré et<br />

que ses muscles seront paralysés au point qu’elle ne <strong>pour</strong>ra pas commettre cet acte sans aide.<br />

La loi britannique sur le suicide est c<strong>la</strong>ire à ce sujet : elle érige <strong>en</strong> infraction passible<br />

d’emprisonnem<strong>en</strong>t le fait d’aider autrui à se suicider.<br />

7 Euthanasie, égalem<strong>en</strong>t appelée mort douce. Elle décrit l’acte de tuer ou de permettre à une personne<br />

atteinte d’une ma<strong>la</strong>die incurable et dégénérative de mourir sans souffrances.<br />

8 Recherche sur les cellules souches embryonnaires. Des cellules souches humaines ont été utilisées<br />

p<strong>en</strong>dant toute une période <strong>en</strong> médecine <strong>pour</strong> tester de nouveaux médicam<strong>en</strong>ts et transp<strong>la</strong>nter <strong>des</strong> tissus<br />

et <strong>des</strong> organes sur <strong>des</strong> ma<strong>la</strong><strong>des</strong> dont les tissus cutanés ou <strong>des</strong> organes vitaux étai<strong>en</strong>t irrévocablem<strong>en</strong>t<br />

détruits. Mais <strong>pour</strong> avoir <strong>des</strong> cellules humaines, il faut <strong>des</strong> donneurs, et leur nombre t<strong>en</strong>d à baisser. Les<br />

cellules souches embryonnaires, comme leur nom l’indique, sont prélevées sur <strong>des</strong> embryons fécondés<br />

in vitro <strong>en</strong> clinique quelques jours plus tôt seulem<strong>en</strong>t. Pot<strong>en</strong>tiellem<strong>en</strong>t, il n’existe aucune limite au<br />

nombre de cellules souches pouvant être reproduites de <strong>la</strong> sorte. Chaque cellule est capable de se<br />

régénérer à long terme. Une fois mises <strong>en</strong> culture, elles continu<strong>en</strong>t de se développer et de se diviser. Au<br />

bout d’un certain temps, il est possible de les regrouper <strong>pour</strong> former différ<strong>en</strong>tes familles de cellules<br />

(muscu<strong>la</strong>ires, sanguines, nerveuses, etc.) qui <strong>pour</strong>ront <strong>en</strong>suite être utilisées <strong>pour</strong> traiter différ<strong>en</strong>tes<br />

ma<strong>la</strong>dies. La question éthique porte sur <strong>la</strong> question de savoir si un embryon de cinq jours est ou non un<br />

être vivant (qui aurait pu dev<strong>en</strong>ir un fœtus s’il avait été transp<strong>la</strong>nté dans un utérus humain) et est au<br />

cœur d’un débat politique, moral et sci<strong>en</strong>tifique de portée majeure.<br />

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