Guide des valeurs pour la vie en démocratie - Council of Europe

de réfugiés en 2005. Des pays comme le Pakistan, l’Iran et l’Arabie Saoudite reçoivent des
réfugiés provenant en majorité d’Afghanistan, d’Iraq et des territoires palestiniens occupés.
En Albanie, la plupart des réfugiés venaient du Kosovo. Au Tchad, au Kenya, en Tanzanie et
en Ouganda, les réfugiés venaient surtout des pays africains voisins. Aux Etats-Unis, de
nombreux réfugiés provenaient d’Amérique latine. Par contre, au cours de la dernière
décennie, l’Allemagne et le Royaume-Uni ont accueilli des réfugiés de provenances diverses :
l’ex-Yougoslavie, le Moyen-Orient, l’Afrique, l’Asie et l’Union soviétique.
Tableau 1 : Pays ayant accueilli le plus grand nombre de réfugiés à la fin 2005
Rang Pays d’accueil des Nombre de réfugiés
réfugiés
à la fin 2005
1 Pakistan 1084 694
2 Iran 974 302
3 Allemagne 700 016
4 Tanzanie 548 824
5 Etats-unis 379 340
6 Royaume-Uni 303 181
7 Chine 301 041
8 Tchad 275 412
9 Ouganda 257 256
10 Kenya 251 271
11 Arabie Saoudite 240 701
12 Arménie 219 271
Bien que la définition du réfugié soit très claire dans la Convention de Genève de 1951 et ses
protocoles, ainsi que dans les conventions relatives au statut des réfugiés, on observe dans
l’Union européenne une tendance croissante à brouiller la distinction entre «demandeurs
d’asile » et « migrants économiques», notamment dans les pays d’Europe de l’Ouest qui ont
une longue tradition d’accueil des réfugiés politiques. Cette tendance à utiliser ces deux
expressions comme si elles étaient interchangeables est très nette dans les médias et apparaît
aussi de plus en plus dans les déclarations de nombreux responsables politiques (voir par
exemple les citations ci-après de la presse britannique et de Nevzat Soguk).
Il n’est pas difficile de comprendre pourquoi cette distinction a été brouillée. Il n’est pas
étonnant, par exemple, que les responsables des contrôles aux frontières se demandent
pourquoi quelqu’un fait des milliers de kilomètres pour demander asile en Europe de l’Ouest,
alors que la plupart de ses compatriotes cherchent refuge dans un pays voisin. De la même
façon, les statistiques sur les demandes d’asile des 30 à 40 dernières années tendent à montrer
que leur nombre diminue en période de récession et augmente en période de croissance, ce qui
permet de penser que si de nombreux réfugiés fuient la guerre ou des persécutions politiques,
le choix du pays d’accueil est guidé par des motivations économiques. Au Royaume-Uni, par
exemple, le nombre de demandes était faible dans les années 70 et 80 puis il a fortement
augmenté, pour passer de 3 998 en 1988 à 44 840 en 1991, 98900 en 2000 et atteindre son
maximum en 2002, avec 103 080. Cependant, s’il est certain que cette augmentation rapide du
nombre des demandes d’asile a coïncidé avec une période de croissance économique, il est
également indéniable qu’elle a coïncidé avec les conflits dans l’ex-Yougoslavie, au Moyen-
Orient et dans plusieurs pays africains.
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