Guide des valeurs pour la vie en démocratie - Council of Europe

Un porte-parole de l’Ordre d’Orange interrogé sur la réaction violente des Loyalistes à
la décision de la Commission des Parades d’empêcher les défilés d’emprunter
Springfield Road, à l’Ouest de Belfast, en 2005 :
«C’est la frustration des Protestants de ne pouvoir faire entendre leur voix. Nous ressentons
une telle frustration que la communauté nationaliste républicaine dispose d’un droit de veto
par le biais de la Commission des parades. »
Après que la parade de 2006 dans le quartier de Whiterock, à l’Ouest de Belfast, se soit
déroulée pacifiquement, certains représentants des deux communautés se félicitèrent de ce
nouvel esprit de compromis et de conciliation, mais d’autres, bien que soulagés que les
violences des années précédentes ne se soient pas répétées, considéraient que leur camp avait
dû faire plus de concessions que l’autre :
Tommy Cheevers, un membre du Forum des parades du Nord et de l’Ouest de Belfast
déclara :
«Si on arrive à avoir un été pacifique, nous y aurons contribué…Il n’est pas possible que
l’une des parties dispose d’un droit de veto et il faut que cela se fasse dans un esprit de
conciliation et d’accommodement, on ne peut pas écouter un seul camp. »
Le chef du Parti unioniste d’Ulster (Ulster Unionist Party), Sir Reg Empey, répondit :
«Il convient de féliciter un certain nombre de gens qui ont contribué à ce que la parade de
Whiterock se déroule pacifiquement ce qui….pourrait permettre d’avoir un été 2006
pacifique. »
Drew Nelson, porte parole de l’Ordre d’Orange, s’exprimait ainsi à propos des
concessions des Protestants :
«Cela a été une décision difficile … de limiter le nombre [de participants] passant par
Workman Avenue gates pour rejoindre Springfield Road, néanmoins [l’Ordre d’Orange était]
prêt à faire des sacrifices. »
Tom Hartley, conseiller municipal de Belfast, membre du Sinn Fein (c’est-à-dire le parti
bénéficiant du soutien le plus important de la part des Nationalistes) considérait que la
décision de la Commission des parades était partiale:
«Il n’aura pas échappé à l’ensemble de la communauté nationaliste que, à l’occasion du
premier test auquel elle était soumis, la Commission des parades, qui comporte bien sûr des
membres et des sympathisants de l’Ordre d’Orange, a décidé de récompenser directement les
violences et intimidations de l’an dernier par une parade empruntant Springfield Road. »
Qu’en pensez-vous ?
Y a t’il des circonstances dans lesquelles une communauté, qu’elle constitue la majorité ou la
minorité, ne doit PAS être autorisée à exercer ses droits culturels en célébrant publiquement
son histoire et ses traditions culturelles ?
Votre avis sur le sujet serait-il le même qu’il s’agisse de la communauté majoritaire ou de la
communauté minoritaire ?
Si la minorité en question était constituée de personnes nées hors du pays (ou dont les
ancêtres étaient venus d’un autre pays) et souhaitant célébrer leurs traditions culturelles avec
des défilés et des manifestations publiques ET si certains représentants de la communauté
majoritaire n’approuvaient pas, faudrait-il quand même autoriser l’organisation de ces
défilés?
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