Guide des valeurs pour la vie en démocratie - Council of Europe

Elles ont parfois souffert aussi des politiques environnementales des gouvernements et
agences internationales. En Afrique, par exemple, les gouvernements ont créé plus de 10000
réserves, avec le soutien de la Banque mondiale et d’organisations de protection de
l’environnement. D’après une estimation, plus de 14 millions de personnes ont été déplacées
de ces zones, la plupart du temps sans aucune forme de compensation. Ceux qui ont été
autorisés à rester n’ont plus le droit d’utiliser leurs terrains de chasse traditionnels. Leurs
droits culturels ont souvent été ignorés, ils ont rarement été consultés et les gouvernements,
ainsi que les agences internationales de protection de la nature, ont souvent refusé de négocier
des compromis ou, même, d’envisager la possibilité que ces populations indigènes puissent
admettre qu’il n’est pas dans leur intérêt de permettre l’extinction d’espèces en danger, dont
celles qu’ils chassent.
Ces exemples montrent que les problèmes environnementaux majeurs, comme la pollution, le
réchauffement climatique, l’épuisement des ressources naturelles et les espèces en danger,
sont extrêmement complexes et ne sont pas nécessairement résolus par des mesures
contraignantes des gouvernements et des agences internationales. Nous avons tous une part de
responsabilité dans ces crises et nous devons tous contribuer à trouver des remèdes efficaces à
ces problèmes.
En tant qu’individus et citoyens ordinaires, nous ne sommes pas seulement victimes des
dommages environnementaux causés par les gouvernements, les entreprises industrielles, les
propriétaires terriens peu scrupuleux et les grandes sociétés multinationales. Nos choix, notre
mode de vie ou celui auquel nous aspirons, nos attentes et exigences politiques et, surtout, nos
attitudes envers le monde naturel, ont contribué à provoquer les crises environnementales
auxquelles le monde est confronté. Pendant une grande partie de leur histoire, les hommes se
sont considérés comme différents des autres animaux et supérieurs à eux, fondamentalement,
ils se sont dissociés du monde naturel (c’est-à-dire qu’ils se sont considérés comme séparés de
celui-ci). Cela signifie que nous avons considéré le monde naturel comme quelque chose que
nous pouvons exploiter à notre profit, plutôt que quelque chose dont nous sommes
responsables. A moins que ces attitudes ne changent, il paraît peu probable que les problèmes
décrits ici et dans les études de cas ci-après puissent être résolus efficacement un jour.
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