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Guide des valeurs pour la vie en démocratie - Council of Europe

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Comm<strong>en</strong>taires de l’écrivain américain, Susan Sontag, dans une inter<strong>vie</strong>w à <strong>la</strong> radio<br />

croate, <strong>en</strong> décembre 1991 :<br />

«Je ti<strong>en</strong>s à exprimer l’horreur que je ress<strong>en</strong>s face à <strong>la</strong> brutalité de <strong>la</strong> guerre. Je suis horrifiée<br />

plus que tout par Dubrovnik. Quoi qu’il arrive, cette guerre se terminera un jour. Toutes les<br />

guerres ont une fin. Et que se passera-t-il alors? Dubrovnik n’existe plus, tout comme<br />

beaucoup d’autres villes et beaucoup de <strong>vie</strong>s perdues. Mais Dubrovnik a un statut très<br />

particulier, elle apparti<strong>en</strong>t à tout le monde. Les g<strong>en</strong>s compr<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t qu’on ne bombarde pas<br />

V<strong>en</strong>ise ou le c<strong>en</strong>tre historique de Rome. On ne s’attaque pas à Dubrovnik et on ne <strong>la</strong> détruit<br />

pas. C’est tout simplem<strong>en</strong>t quelque chose qu’on n’a pas le droit de faire, quelle que soit <strong>la</strong><br />

façon dont <strong>la</strong> guerre se déroule. »<br />

Comm<strong>en</strong>taires de Leszek Ko<strong>la</strong>kowski, inter<strong>vie</strong>wé à <strong>la</strong> radio croate, <strong>en</strong> jan<strong>vie</strong>r 1992 :<br />

«Les Serbes dis<strong>en</strong>t qu’ils doiv<strong>en</strong>t déf<strong>en</strong>dre <strong>la</strong> minorité serbe. D’accord, mais je ne vois pas<br />

comm<strong>en</strong>t ce<strong>la</strong> peut justifier le siège de Dubrovnik, ce joyau de <strong>la</strong> Méditerranée. Il n’y avait<br />

aucune minorité serbe à déf<strong>en</strong>dre là bas. »<br />

Lettre du Pr<strong>of</strong>esseur J.P. Maher au quotidi<strong>en</strong> the Guardian <strong>en</strong> octobre 2000 :<br />

«Vous évoquiez récemm<strong>en</strong>t dans l’un de vos reportages le "saccage de <strong>la</strong> belle ville croate de<br />

Dubrovnik <strong>en</strong> 1991". Il s’agit d’une mystification. Depuis 1991, <strong>la</strong> presse a déjà publié<br />

plusieurs dizaines de fois ce canu<strong>la</strong>r, selon lequel <strong>la</strong> Perle de l’Adriatique était réduite à l’état<br />

de décombres. Toutes ces histoires sont inv<strong>en</strong>tées. J’ai visité Dubrovnik <strong>en</strong> mars 1992 <strong>pour</strong><br />

me r<strong>en</strong>dre compte par moi même de <strong>la</strong> vérité. La ville a été tout juste égratignée. La<br />

<strong>des</strong>truction de Dubrovnik est une inv<strong>en</strong>tion de sociétés de re<strong>la</strong>tions publiques <strong>en</strong>gagées par les<br />

criminels de guerre qui ont fait éc<strong>la</strong>ter <strong>la</strong> Yougos<strong>la</strong><strong>vie</strong> sans négociations. »<br />

Le bibliothécaire de <strong>la</strong> Bibliothèque nationale de Sarajevo, Kemal Bakarsic, a décrit<br />

l’inc<strong>en</strong>die d’août 1992 :<br />

«Des feuilles de papier brûlé, <strong>des</strong> pages fragiles de c<strong>en</strong>dres grises tombai<strong>en</strong>t sur toute <strong>la</strong> ville<br />

comme une neige sale et noire. Si on attrapait une page, on pouvait s<strong>en</strong>tir <strong>la</strong> chaleur qu’elle<br />

dégageait, et l’espace d’un instant, on pouvait lire un fragm<strong>en</strong>t de texte sur ce drôle de négatif<br />

<strong>en</strong> noir et gris, jusqu’à ce que <strong>la</strong> page tombe <strong>en</strong> <strong>en</strong> c<strong>en</strong>dre dans <strong>la</strong> main.»<br />

L’American School <strong>of</strong> Ori<strong>en</strong>tal Research rapporta <strong>en</strong> avril 2003 :<br />

«Le pil<strong>la</strong>ge du Musée de Bagdad constitue <strong>la</strong> plus grave atteinte au patrimoine culturel de<br />

l’histoire moderne, comparable au 1 er sac de Constantinople I, à l’inc<strong>en</strong>die de <strong>la</strong> Bibliothèque<br />

d’Alexandrie, aux invasions vandales et mongoles, aux invasions et aux ravages <strong>des</strong><br />

conquistadores espagnols.»<br />

Extrait d’un article d’Alexander J<strong>of</strong>fe dans le Middle Eastern Quarterly, intitulé<br />

«Museum Madness in Baghdad (Folie au Musée de Bagdad) », au printemps 2004 :<br />

«En avril 2003, p<strong>en</strong>dant les <strong>des</strong>tructions qui ont suivi <strong>la</strong> chute du régime de Saddam Hussein,<br />

<strong>des</strong> pilleurs ont pénétré dans le Musée national d’Iraq à Bagdad. Ils ont volé et détruit <strong>des</strong><br />

œuvres d’art et ont <strong>en</strong>dommagé le Musée. Les archéologues occid<strong>en</strong>taux ont é<strong>la</strong>boré leur<br />

propre version <strong>des</strong> évènem<strong>en</strong>ts et l’ont diffusée dans les médias du monde. Ils ont affirmé que<br />

les autorités américaines avai<strong>en</strong>t volontairem<strong>en</strong>t omis d’arrêter le pil<strong>la</strong>ge et <strong>en</strong> avai<strong>en</strong>t même<br />

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