Guide des valeurs pour la vie en démocratie - Council of Europe

Talibans parce qu’elles représentent une religion «infidèle ». Cet acte de destruction délibéré
provoque une tempête de protestation et de condamnation internationales.
Novembre 2002 : La destruction de l’église orthodoxe serbe Saint Basile d’Ostrog, autorisée
par les forces de maintien de la paix de l’ONU, suscite de vives protestations de la Serbie.
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Avril 2003 : A la suite de l’invasion de l’Iraq sous l’égide des Etats-unis et du renversement
de Saddam Hussein, le pays connaît une période d’anarchie pendant laquelle le Musée
national de Bagdad fait l’objet de pillages importants, de nombreuses oeuvres d’art
inestimables sont volées ou détruites. Les autorités américaines sont très critiquées pour leur
inaction.
Février 2006 : La fameuse Mosquée d’or de Samarra en Iraq, lieu saint pour les musulmans
chiites, est gravement endommagée lors d’une attaque imputée aux extrémistes Sunnites
cherchant à provoquer une guerre civile. Dans les jours qui suivent, il y a de nombreux actes
de représailles contre des mosquées sunnites.
Quel est ici l’enjeu ?
Le débat sur le patrimoine culturel tourne autour de la comparaison entre la valeur d’objets
précieux face à celle de vies humaines. Pendant une guerre, le commandement doit-il risquer
de subir des pertes en vies humaines plus importantes, en prenant des mesures pour protéger
des monuments culturels ? Au plan religieux, faut-il toujours traiter avec le même respect le
patrimoine culturel de religions rivales ?
Il est important de distinguer entre actes de destruction délibérés, d’une part, et dommages
accidentels, de l’autre. Dans certains cas, la destruction de monuments culturels constitue un
acte de guerre prémédité, destiné à attiser un conflit national ou religieux. Dans d’autres, la
destruction tragique du patrimoine culturel constitue ce que l’on appelle un «dommage
collatéral », en temps de guerre ou en raison de la course à la modernisation et au progrès,
quand des bâtiments anciens sont abattus et remplacés par des constructions modernes.
Il faut également définir avec précision ce que l’on entend vraiment par «patrimoine
culturel ». En dehors des églises, palais et musées, il s’agit souvent de bâtiments moins
importants et plus communs, comme de vieilles maisons de village, qui peuvent avoir une
grande importance culturelle et historique. Il y a beaucoup d’exemples historiques, comme
Paris et Vienne, où au 19 e siècle, des monuments culturels magnifiques furent construits sur
les ruines de structures plus anciennes qui, aujourd’hui, seraient considérées comme un
patrimoine culturel inestimable, si elles n’avaient pas été détruites au nom du progrès.
Parfois, le patrimoine culturel n’est pas constitué de bâtiments ou d’oeuvres d’art, mais de
paysages. Dans la plupart des pays, des parcs nationaux ont été créés pour empêcher le
massacre de paysages d’une beauté exceptionnelle ou d’importance historique, par des
constructions ou des lotissements. Il ne s’agit pas toujours de quelque chose d’aussi étendu
qu’un parc national, mais parfois d’un seul arbre. Au pire moment du siège de Sarajevo, des
personnes à la recherche de combustible vinrent pour couper un arbre. Une femme, qui
habitait dans un immeuble proche essaya à tout prix de les en empêcher, pour elle, l’arbre
était précieux et avait un caractère intemporel, le seul élément de spiritualité dans une zone de
guerre.
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