Guide des valeurs pour la vie en démocratie - Council of Europe

point que la vie ne vaut vraiment plus la peine d’être vécue, surtout s’il n’y a aucun espoir
d’amélioration.
Parmi les «pro life »,certains argumentent aussi qu’on ne peut pas toujours avoir l’assurance
que la demande d’un patient qui veut mourir est véritablement volontaire et formulée par une
personne mentalement apte, en particulier si elle souffre en permanence et prend des
médicaments qui peuvent la plonger dans une confusion mentale. En réponse à cela, les « pro
choice » plaident pour un «délai de réflexion » avant d’autoriser la fin de la vie, au cas où le
patient changerait d’avis. Leur argument est que les malades devraient avoir le droit de
rédiger des «déclarations par avance » pour le cas où ils seraient condamnés par la maladie et
n’auraient plus la capacité de décider en connaissance de cause.
Certains, notamment dans le corps médical, ont introduit une distinction entre «euthanasie
active » et «euthanasie passive », c’est-à-dire le fait d’interrompre les traitements de
réanimation ou la respiration artificielle, l’intention étant ici « de laisser partir le patient» en
interrompant un traitement plutôt qu’en le tuant activement. Cependant, certains contestent
cette distinction qu’ils jugent ambiguë car, active ou passive, l’intention est de mettre fin aux
jours d’un malade.
Enfin, certains argumentent qu’une société qui accepte l’euthanasie, malgré tous les gardefous
possibles, s’engage sur une «pente savonneuse » qui conduira fatalement à des
euthanasies non volontaires; on aidera des patients en phase terminale à mourir, s’ils ne sont
pas mentalement ou physiquement capables de donner leur accord. Dès lors, disent-ils,
l’euthanasie sera potentiellement étendue aux patients plongés dans le coma et même aux
personnes lourdement handicapées. En général, les partisans de l’euthanasie volontaire leur
renvoient la balle : pourquoi les « pro choice », favorables à l’euthanasie au nom de la liberté
de choisir sa mort, voudraient-ils que des personnes soient euthanasiées alors qu’elles n’ont
pas fait le choix de mourir ?
Une diversité de points de vue
Un membre de UK Voluntary Euthanasia Society (VES) – organisation créée en 1935
par des médecins, des juristes et des représentants religieux – donne sa vision
personnelle de l’euthanasie volontaire :
«VES milite pour le respect de la volonté des patients condamnés. Une ‘belle mort’ est une
mort qui est en accord avec notre vision de nous-mêmes, pas en contradiction. Chaque être
humain doit pouvoir faire le choix dece qui, pour lui, est une belle mort. Cela implique des
échanges avec nos médecins, des échanges qui respectent nos désirs à propos de notre vie.
Les médecins doivent comprendre qu’à partir du moment où ils sont incapables de guérir, ils
doivent offrir des alternatives acceptables – acceptables pour nous. Le désir d’avoir le
contrôle sur nos vies est un élément fondamental de notre humanité.»
Tamora Langley, site de BBC News, 19 mars 2002.
Le porte-parole de Pro-Life Alliance [PLA] –qui milite contre la légalisation de tout
acte médical visant à mettre un terme à la vie, comme l’avortement et l’euthanasie – a
une toute autre position. Il avait fait campagne sur ce thème à l’occasion d’élections :
«La campagne pour la légalisation de l’euthanasie rappelle la légalisation de l’avortement en
1967 [au Royaume-Uni). Les promoteurs de ces pratiques privilégient une vision utilitariste
de la vie humaine, plutôt que de considérer que chaque vie humaine est unique et digne d’un
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