Guide des valeurs pour la vie en démocratie - Council of Europe
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montr<strong>en</strong>t que, même aux temps préhistoriques, les hommes n’étai<strong>en</strong>t pas seulem<strong>en</strong>t à <strong>la</strong> merci<br />
du climat et d’autres phénomènes naturels, ils exploitai<strong>en</strong>t et cultivai<strong>en</strong>t aussi les ressources<br />
naturelles <strong>en</strong> adaptant sciemm<strong>en</strong>t leur <strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t <strong>pour</strong> satisfaire leurs besoins.<br />
Alors qu’il est probable que, jusqu’à l’époque moderne, <strong>la</strong> majorité <strong>des</strong> crises de<br />
l’<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t ai<strong>en</strong>t eu <strong>des</strong> causes naturelles, il est vrai que les hommes ont puisé sur les<br />
ressources naturelles depuis qu’ils ont comm<strong>en</strong>cé à se séd<strong>en</strong>tariser. Cep<strong>en</strong>dant, jusqu’à une<br />
époque réc<strong>en</strong>te, <strong>la</strong> terre n’était pas très peuplée, si bi<strong>en</strong> que les g<strong>en</strong>s pouvai<strong>en</strong>t toujours aller<br />
s’installer dans <strong>des</strong> <strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>ts non cultivés et intacts quand ils avai<strong>en</strong>t épuisé les<br />
ressources locales et r<strong>en</strong>du le sol infertile. Ce<strong>la</strong> n’est plus possible aujourd’hui.<br />
De nos jours, beaucoup de crises <strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>tales sont le résultat <strong>des</strong> actions de l’homme.<br />
L’utilisation <strong>des</strong> terres et <strong>la</strong> surexploitation de ressources naturelles non r<strong>en</strong>ouve<strong>la</strong>bles, les<br />
déchets que nous produisons et ce que nous <strong>en</strong> faisons, notre mode de <strong>vie</strong> matérialiste et<br />
gaspilleur, l’impact <strong>des</strong> substances toxiques sur les écosystèmes locaux et mondiaux, ainsi<br />
que l’impact <strong>des</strong> émissions de gaz dits « à effet de serre» sur le climat, ont tous eu <strong>des</strong> effets<br />
néfastes sur notre <strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t. Les conséqu<strong>en</strong>ces sont bi<strong>en</strong> connues:<br />
Fonte <strong>des</strong> calottes po<strong>la</strong>ires et élévation du niveau de <strong>la</strong> mer<br />
Inondations, sécheresses, ouragans et autres phénomènes climatiques<br />
extrêmes<br />
Disparition <strong>des</strong> forêts<br />
Désertification<br />
Pollution de l’air et de l’eau<br />
Epuisem<strong>en</strong>t <strong>des</strong> stocks de poissons<br />
Contamination radioactive dans les zones où il y a eu <strong>des</strong> essais nucléaires, où<br />
sont stockés <strong>des</strong> déchets nucléaires, où il y a eu <strong>des</strong> explosions et fuites de<br />
c<strong>en</strong>trales nucléaires.<br />
Les publications sci<strong>en</strong>tifiques évoqu<strong>en</strong>t ces catastrophes <strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>tales depuis <strong>la</strong><br />
deuxième guerre mondiale. Cep<strong>en</strong>dant, au cours <strong>des</strong> dernières déc<strong>en</strong>nies, le ton a changé. En<br />
1972, le sci<strong>en</strong>tifique britannique, James Lovelock, a développé <strong>la</strong> Théorie de Gaïa, selon<br />
<strong>la</strong>quelle <strong>la</strong> p<strong>la</strong>nète Terre est un système vivant qui s’autorégule. En 2006, il a publié un<br />
nouveau chapitre de cette théorie dans un livre intitulé The Rev<strong>en</strong>ge <strong>of</strong> Gaia (La revanche de<br />
Gaïa) . Dans ce dernier livre, Lovelock avance que :<br />
«L’humanité, qui n’y a absolum<strong>en</strong>t pas été préparée par ses traditions humanistes,<br />
est confrontée à son plus grand défi. L’accélération du changem<strong>en</strong>t climatique, déjà<br />
<strong>en</strong> cours, va nous <strong>en</strong>lever l’<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t confortable auquel nous sommes adaptés.<br />
Le changem<strong>en</strong>t est inhér<strong>en</strong>t à l’histoire géologique, le dernier a été le passage de<br />
l’époque g<strong>la</strong>ciaire à l’époque interg<strong>la</strong>ciaire plus chaude que nous connaissons. Ce<br />
que <strong>la</strong> crise à v<strong>en</strong>ir a d’inhabituel, c’est que nous <strong>en</strong> sommes <strong>la</strong> cause, et ri<strong>en</strong> d’aussi<br />
viol<strong>en</strong>t ne s’était produit depuis <strong>la</strong> longue période chaude du début de l’Ecocène, il y<br />
a 55 millions d’années, quand le changem<strong>en</strong>t, plus important qu’<strong>en</strong>tre <strong>la</strong> période<br />
g<strong>la</strong>ciaire et le 19 e siècle, a duré 200 000 ans. »<br />
James Lovelock, The Rev<strong>en</strong>ge <strong>of</strong> Gaia – Why the Earth is Fighting Back and How We<br />
Can Still Save Humanity (La revanche de Gaïa : Pourquoi <strong>la</strong> Terre riposte-t-elle et<br />
comm<strong>en</strong>t pouvons-nous <strong>en</strong>core sauver l'humanité ?) (Londres, All<strong>en</strong> Lane, 2006).<br />
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