Guide des valeurs pour la vie en démocratie - Council of Europe

d’unité nationale a fonctionné en Afghanistan précisément parce que plusieurs dirigeants
bénéficiaient d’une légitimité suffisante pour représenter leurs tribus et communautés et parler
en leur nom. Saddam Hussein, par contre, durant sa dictature, avait éliminé tout dirigeant
local ou régional susceptible de le menacer, alors que d’autres avaient déjà fui le pays et n’y
possédait plus aucune base de pouvoir.
A ceux qui font valoir que l’électorat américain et les électeurs des autres pays de la Coalition
souhaitent un retrait militaire rapide d’Iraq, les tenants de la démocratisation remarquent que
leurs opposants disaient la même chose au lendemain de la deuxième guerre mondiale, mais
que les Etats-Unis ont maintenu une présence au Japon et en Allemagne, puis en Corée du
Sud, pendant de nombreuses années et participent activement au développement économique
et politique de la Bosnie depuis 10 ans.
Enfin, certains défenseurs du gouvernement des États-Unis ont argué du fait que le président
Bush et ses conseillers n’avaient d’autre choix que de promouvoir la démocratisation aussi
rapidement que possible. Ayant opté pour la guerre, puis destitué Saddam et fait ensuite le
choix d’un changement de régime, les États-Unis se seraient attirés les reproches de tous s’ils
avaient alors remplacé un dictateur par un autre qui leur aurait été plus favorable.
Une diversité de points de vue
James Woolsey, ancien directeur de la CIA et fervent partisan de la décision d’envahir
l’Iraq :
«Tout le monde peut dire : «Ah oui, bien sûr, vous allez démocratiser le Moyen-
Orient…Mais si vous regardez ce que nous et nos alliés ont fait durant les trois dernières
guerres mondiales – deux «chaudes », une « froide » - …..nous avons déjà atteint cet objectif
dans les deux tiers de la planète. Il y a de cela 85 ans, lorsque la première guerre mondiale a
éclaté, le monde comptait huit ou dix démocraties. Aujourd’hui, on en recense environ 120 –
certaines libres, certaines partiellement libres. Cela vous donne un ordre de grandeur. Quant
aux compromis que nous avons faits depuis, que ce soit en nous alliant avec Staline, Franco
ou Pinochet, nous avons réussi à les surmonter, et les régimes qui les ont remplacés sont des
démocraties. Environ la moitié des Etats d’Afrique sub-saharienne sont démocratiques, de
même que la moitié des quelque 20 Etats musulmans non arabes. Il y a ainsi toute l’Europe à
l’exception du Belarus, de même que certaines régions des Balkans. Quand on y réfléchit,
tout ceci s’est produit en moins d’un siècle. Alors, faire en sorte que le monde arabe, plus
l’Iran, s’orientent dans la même direction semble constituer une tâche moins gigantesque. Il
ne s’agit pas d’américaniser le monde, mais de «l’athéniser ». Or, cela est tout à fait
réalisable ».
Cité par James Fallows, The Fifty-First State? The Atlantic Monthly, novembre 2002
Un rapport du Département d’Etat des Etats-Unis sur les droits de l’homme, publié en
mars 2006, invoquant à titre de preuve les élections organisées au mois de janvier de
cette année-là et le développement des organisations non gouvernementales, affirme :
«L’an dernier [2005] a été marqué par des progrès importants pour la démocratie, les droits
démocratiques et la liberté en Iraq.»
Daniel L. Byman et Kenneth Pollack,du Centre Saban pour la politique au Moyen-
Orient, de la Brookings Institution, Washington DC, Etats-Unis, indiquent :
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