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au rythme des quatre années précédentes (1). Dans le cercle
de Ténès, le plus affecté par l'insurrection de Bou-Maza, Lapas
set, qui dirigeait le bureau arabe au moment des troubles, éva
luait la population à 16.000 âmes (2). Elle est de 22.000 en 1852.
Même en faisant des réserves sur l'exactitude des recensements,
le sens de l'évolution ne paraît pas douteux et le dénombrement
de 1853 accuse encore un excédent de 848 unités par rapport à
celui de 1852. De même dans le cercle de Téniet-el-Had, dont
Margueritte estimait la population à 14.000 âmes en 1848 et
qui en compte 20.103 au recensement de 1853 (3). Il est probable
que l'accroissement s'explique en partie par le retour de ceux
qui avaient abandonné le pays aux époques troublées. Quoi
qu'il en soit, si l'on compare pour l'ensemble de la région étu
diée, le dénombrement de 1844-45 (4) à celui de 1852 (5) on
trouve pour le premier 165.659 Indigènes et pour le second
185.377.
C'est donc une population de près de 200.000 habitants,
répartis sur un territoire de 12.500 kilomètres carrés (soit envi
ron la superficie de deux départements français)
qu'eurent à
administrer les officiers résidant à Orléansville, Ténès, Miliana,
Cherchel et Téniet-el-Had. Or il est certain qu'en comprenant
médecins, secrétaires et interprètes, le personnel français de ces
bureaux arabes n'a jamais totalisé plus d'une trentaine de per
sonnes,
avec un maximum de 19 officiers en 1870. Quant aux
cavaliers indigènes réguliers attachés aux bureaux, on peut esti
mer leur nombre à environ une centaine pour l'ensemble et sans
doute est-ce encore une évaluation excessive (6).
(1) N 447, 1852, rapport du 7 octobre.
(2) Lapasset (10) 15.
(3) N 465, 1848, Téniet-el-Had, 1" q. février N 468, 1853, statistiques
du 15 novembre.
(4) Donné pour chaque tribu dans le Tableau (185) de 1844-1845. p. 494
et suivantes. Avec Carette (173) 442, on obtient 167.100.
(5)
D'après les rapports des bureaux arabes N 447.
(6) En 1870 les 19 officiers attachés au service des bureaux arabes dans
l'Ouest du Tell algérois se répartissaient ainsi : 4 à Miliana, 5 à Cherchel, 4
à Téniet-el-Had, 3 à Orléansville, 3 à Ténès ; en 1861 on en comptait seule
ment 11 au total (M G 239 et 240).
Pour le nombre de cavaliers indigènes, un rapport du général Camou
de 1853 (N 448) précise que les bureaux arabes ont à leur disposition : à Or
léansville et à Miliana 15 spahis ; dans les bureaux de 2" classe, 10 spahis. Un
autre rapport du colonel commandant la subdivision d'Orléansville donne 25
spahis pour le bureau d'Orléansville.