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Les tribus délimitées ou, ce qui est mieux, cantonnées, les
Bureaux arabes considèrent que les Indigènes ne doivent plus
abandonner l'emplacement assigné : c'est la première étape
vers la fixation. Ceux qui s'écartent de leur tribu y sont ramenés
de force, telles, en 1847, six tentes des Ouled-Bel-Arbi (fraction
qui avaient émigré dans le cercle de Tiaret (1).
des Béni-Lent)
La tente d'ailleurs doit disparaître. La propriété individuelle
appelle la maison et les villages ont surgi, avec le cantonnement,
chez les Ouled-Kosseïr, les Abid, les Feraïlia (2). C'est là une
des conditions de la sécurité, mais aussi l'une de ses conséquen
ces. L'Arabe, pense-t-on, professe peu d'enthousiasme pour sa
tente en grosse laine dont le toit flottant l'abrite mal; les circons
tances de guerre et de désordre dans lesquelles il vivait l'obli
geaient à conserver une habitation qu'il pouvait transporter
rapidement ailleurs à la moindre alerte,
mais vienne la paix
et il désirera une bonne maison (3).Bâtir c'est aller au-devant de
ses désirs. C'est également, pense Richard, résoudre le problème
de l'utilisation et de la circulation de l'argent indigène. On
bâtira donc maisons et villages.
(1) N 463, 1847, Téniet-el-Had, rapport 2" q. de janvier.
(2) La même évolution s'observe plus tard dans le Sersou où, avec l'ex
tension de la propriété individuelle, se multiplient les mechta. Bernard et
Lacroix (170) 203, 251.
(3) C'est l'avis général, que l'évolution future ne devait d'ailleurs pas
confirmer. Hugonnet est l'un des rares officiers des Bureaux arabes hostile
aux constructions, estimant la tente préférable à la maison et indispensable
à cause des pérégrinations imposées par le genre de vie des Indigènes. Hu
gonnet (6) 129-132.