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L 108, C

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la faux n'est pas utilisée et l'autorité militaire estime que<br />

toutes les mesures « viendront échouer devant l'apathie et le<br />

fatalisme du peuple arabe que le progrès laisse complètement<br />

inerte ». Vingt ans après les premières tentatives on ne voit<br />

comme solution que le temps pour prouver aux Indigènes<br />

l'avantage de nos instruments sur les leurs ! Quant au succès<br />

remporté par l'introduction des cultures nouvelles, nous ren<br />

voyons à ce que nous avons dit plus haut notamment sur le<br />

coton et la pomme de terre (1).<br />

Les efforts déployés en vue d'améliorer l'élevage ne don<br />

nèrent pas de résultats plus encourageants. Un rapport de la<br />

subdivision d'Orléansville de 1876 note que « les foins ont été<br />

assez abondants; malheureusement les indigènes n'en récoltent<br />

que très peu et les laissent perdre le plus souvent ». Survienne<br />

la sécheresse et la mortalité décime les troupeaux surtout dans<br />

la plaine dont les habitants n'ont toujours comme sauvegarde<br />

que l'établissement d'azibs dans l'Ouarsenis. Le remède s'avère<br />

insuffisant et le cercle d'Orléansville perd en 1873 : 400 bœufs,<br />

200 veaux, 20.000 moutons, 12.000 agneaux, 16.000 chèvres et<br />

10.000 chevaux. L'année suivante ce n'est plus la sécheresse,<br />

mais le froid qui ravage un cheptel affaibli et la région d'Or<br />

léansville perd 122.449 moutons, 71.863 chèvres et 2.316 bœufs<br />

ce qui doit représenter à peu près la moitié du troupeau total.<br />

(1) G : Miliana 2" T. 1874, 1er et 2" T. 1876 ; Ténès 4« T. 1862. On trouve<br />

rait la preuve de l'échec des tentatives agricoles dans un grand nombre de<br />

rapports intéressant la fin de la période que nous étudions, par exemple.<br />

Orléansville, octobre 1874 et 1875 ; Ténès 3" et 4« T. 1870 ; Cherchel 4e T. 1868,<br />

1" 4'<br />

et T. 1874 ; Téniet-el-Had 1" et 2e T. 1872 ; Miliana 2e T. 1866. 4» T.<br />

1873, etc.. Il ne s'agit pas, on s'en doute, d'une situation particulière à notre<br />

région. Dans son rapport du 30 avril 1857, soumis à l'Empereur, le Maréchal<br />

Vaillant, ministre de la guerre, écrivait : « Je suis conduit à reconnaître<br />

que, malgré les efforts des bureaux arabes, l'indigène n'a fait aucun progrès<br />

en matière de procédés agricoles. Il cultive encore aujourd'hui comme il cul<br />

tivait avant la conquête ; il a étendu ses espaces d'ensemencements, il n'a<br />

point amélioré ses terres. Faute des instruments nécessaires pour labourer<br />

profondément, ses récoltes souffrent lorsqu'arrivent les temps de sécheresse<br />

et donnent un rendement de beaucoup inférieur à celui qui est obtenu par<br />

les colons européens ». Bordet (344) 41. En 1868 le général Lacretelle, fer<br />

vent défenseur du gouvernement militaire, reconnaît que k la colonisation<br />

arabe souffre (3) 16 et l'année suivante, Lunel, ancien officier de spahis,<br />

s'écrie après avoir constaté les méfaits de la famine : « que d'Arabes ne se<br />

raient pas morts de faim s'ils avaient connu ou su cultiver la pomme de ter<br />

re ! » (179) 85, enregistrant ainsi l'échec complet de cette culture.

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