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— 89^- colonnes » (1). C'est seulemeent plus tard qu'ils furent chargés de l'administration du pays conquis, toujours prêts d'ailleurs à reprendre le combat. Richard joue un rôle actif dans la répres sion de l'insurrection du Dahra en 1845-1846 et il a pu laisser un récit vécu de ces événements. En 1845, Lapasset, nommé chef du Bureau arabe de Ténès en remplacement du capitaine Béatrix qui venait d'être massacré, se trouve immédiatement au cœur même de la lutte contre Bou Maza; il se distingue par la rapidité de ses mouvements, combat avec Canrobert autour Mazouna et reçoit une balle à la main au mome|n^Dutl§, fraj à mort un ennemi d'un coup de sabre (2). : -**, Ce caractère d'hommes d'action, ils voulurent le conserver même après la pacification complète du p|ys. Leur rôle, ils le concevaient surtout, au milieu des tribus, sans cesse en contact avec les Indigènes. Lapasset proteste énergiquement, et à plu sieurs reprises, contre la multiplication des^ états à fournir (3).É Richard lui-même, qui maniait cependant l'û4 plume avec une remarquable facilité, se déclare hostile aux travaux sédgBtaj- res : « Il ne faut pas oublier, écrit-il, (4) que les bureaux arabes"^ sont plutôt des bureaux actifs que des bureaux administratifs et que, s'ils perdaient une. partie de leur premier caractère en faveur du second, ils diminueraient dans la même proportion les services qu'ils sont appelés à rendre. Il est incontestable que les bureaux arabes manquent d'une certaine règle, d'une hiérar chie qui sauvegarde leur spécialité et assure une centralisation éclairée, mais il faut que ces diverses conditions soient remplies de façon à permettre au chef de bureau arabe de courir, de voir et surtout de faire beaucoup, ce qui ne ressemble en rien à écrire beaucoup. Il nous semble donc que 13 registres à rem qu' et) (1) 13. Thuillier, adversaire du gouvernement militaire dit s à l'origine le bureau arabe n'était qu'un bureau de police à cheval » (100) 11. Une note du général Guiod (M.G. 230) montre bien comment au début le ser vice des affaires arabes n'était qu'une branche de l'état-major général de Parmée ayant pour objet d'étudier le pays, les habitudes des populations et leurs moyens de résistance ; la fonction administrative ne commença qu'avec la soumission des tribus et elle incomba naturellement à ceux qui, pour en trer en relation avec les Indigènes, avaient appris leur langue. (2) (121) 23 à 35. (3) N 465, 1848, Ténès 2" q. juillet. N 468, 1849, Ténès 2e q. mars. (4) N 465, 1848, Orléansville, 2e q. septembre.
— — 90 plir et 40 casiers à surveiller (1) sont une fort grosse besogne pour un fonctionnaire qui a déjà tant d'autres choses à faire réellement; en termes plus ronds, c'est tuer à moitié le bureau arabe et étouffer son activité que de le jeter dans la paperasse, une des plus mauvaises maladies de notre temps. » Soldats, les officiers des Bureaux arabes doivent d'ailleurs le rester parce que tous sont appelés à quitter un jour les bureaux pour retourner dans l'armée. Beaucoup prennent en suite la direction d'un cercle : c'est la carrière normale. Ils peuvent d'ailleurs revenir aux affaires arabes comme direc teurs d'une division ou du Bureau politique jusqu'au jour où, à nouveau, ils seront appelés à un commandement (2). Hano- teau reprend même son poste de commandant supérieur du cer cle de Fort-Napoléon après avoir dirigé pendant un certain temps les affaires arabes de la division d'Alger. On assiste ainsi à une continuelle ventilation de l'armée aux bureaux arabes et des bureaux arabes à l'armée- Fait encore plus caractéristique : les chefs des bureaux arabes sont fréquemment nommés au commandement supé rieur de leur propre cercle ou y reviennent peu après : c'est le cas de Pein à Bou-Saada, mais c'est aussi celui de Margueritte à Téniet-el-Had puis, plus tard, de Charton et de Galland à Cherchel. Comment, dans ces conditions, la politique indigène du commandant supérieur aurait-elle pu différer de celle du bureau arabe ? Mieux que cela : on voit Du Barail nommé chef du bureau arabe de Blida et conserver en même temps le com mandement de son escadron de spahis qui passe ainsi au service du bureau arabe (3). Margueritte faillit assurer à la fois les fonctions de commandant supérieur et celles de chef de bureau arabe et c'est seulement pour ne pas l'accabler qu'on lui évita cette double charge; mais, à la fin du Second Empire, ces scru pules semblent avoir disparu et Duval et Warnier citent trois (1) Il s'agit d'observations sur les instructions relatives au classement des archives. (2) Certains interrompent même leur carrière dans les Bureaux arabes pour faire un ou deux stages dans l'armée. Peyronnet (87) II 450, exemple de Cantarrade. (3) Du Barail (174) I, 337.
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