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soulever un des bords de sa demeure pour voir se dérouler de
vant elle les horizons immenses... elle et ses enfants se trouvent
là perpétuellement en contact avec l'air libre » (1).
A cette hostilité naturelle des Indigènes pour les construc
tions, il faut ajouter que parfois les promesses faites ne furent
pas tenues et les titres de propriété ne suivirent pas toujours
l'édification des maisons (2).
Aussi le mouvement créateur de constructions se ralentit
dès 1858-1860,
si l'on préfère après le gouvernement de Randon,
au moment de la création du Ministère de l'Algérie et des Colo
nies : c'est tout à fait exceptionnellement que l'on signale alors,
dans l'aghalik des Zatima par exemple, la construction de quel
ques maisons.
Le sénatus-consulte de 1863, confimant les droits de pro
priété des Indigènes eut, dans certains endroits, un effet remar
quable. Pendant l'automne 1864, les Sbéah bâtissent plus de
100 maisons; dans l'aghalik d'El Esnam (Orléansville), les Ara
bes élèvent également de nombreuses constructions et Capifali
estime que, depuis la promulgation du sénatus-consulte, plus de
400 maisons ont été bâties dans le cercle. Toutefois selon toute
apparence, c'étaient des bâtiments plus élémentaires que ceux
décrits précédemment et pour les Sbéah par exemple, il est
parlé de « maisonnettes construites avec de la chaux et du
plâtre sur le modèle de celles de Mazouna ». Dans son désir de
montrer les heureux effets de la politique du Royaume arabe,
il est probable que Capifali englobe dans ses statistiques beau
coup de maisons-gourbis.
D'ailleurs, cet engouement pour les maisons ne fut pas
général et les rapports de Téniet-el-Had et de Miliana signalent
l'absence de toute construction, imputant parfois ce fait à l'inap
plication du Sénatus-consulte. Dans la région d'Orléansville elle-
(1) Lapasset (9) 59-60. Hugonnet (6) 109-110.
(2) G. Orléansville, 1er T. 1860. Urbain accuse le cantonnement d'être a
l'origine de l'arrêt des constructions (112) 115-116. Les exemples que nous
avons donnés prouveraient plutôt le contraire.