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L 108, C

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— — 33<br />

l'antipathie des Indigènes pour cette culture si peu rémuné<br />

ratrice !<br />

Le manteau forestier demeure sans doute l'élément le plus<br />

pittoresque. Chênes-verts sur les terres assez argileuses et pins<br />

d'Alep sur les rochers calcaires beaucoup plus secs, le sol impose<br />

son empreinte, mais moins cependant que l'altitude. Dans les<br />

parties basses, dans les zones où la forêt a été à peu près dé<br />

truite, c'est la brousse habituelle avec lentisques et oliviers. Audessus,<br />

quand le diss (Ampelodesmos tenax) n'envahit pas le<br />

terrain, commence la véritable forêt où domine sans conteste<br />

le pin d'Alep exploité actuellement pour sa résine. A partir de<br />

900 mètres, les chênes prennent de plus en plus d'extension<br />

surtout le chêne-vert et, à un moindre degré, le chêne-liège et<br />

le chêne zéen. Au-dessus de 1.300 mètres, ils s'effacent complè<br />

tement devant le cèdre qui, apparaissant d'abord en bouquets<br />

isolés au milieu des chênes, finit par constituer toute la forêt.<br />

Il ne forme d'ailleurs que des peuplements sporadiques dans<br />

la région de Molière et surtout dans celle de Téniet-el-Had<br />

dénommée pour cette raison Djebel el Meddad, c'est-à-dire « la<br />

Montagne des Cèdres ».<br />

Le temps n'est pas très éloigné où ces forêts abritaient le<br />

gros gibier. Margueritte, chef du bureau arabe de Téniet de<br />

1844 à 1851, a laissé d'émouvants récits de chasses. Selon lui,<br />

c'était la partie de l'Algérie, qui comptait le plus de lions; on en<br />

tuait trois ou quatre en moyenne par année et ils étaient la<br />

terreur des tribus dont ils dévastaient les troupeaux. Les pan<br />

thères ne manquaient pas non plus, attaquant les bestiaux dans<br />

l'enceinte même des douars et il faudra les chasses répétées<br />

des militaires pour faire disparaître ces fléaux devant lesquels<br />

les Indigènes demeuraient le plus souvent désarmés (1).<br />

(1) Margueritte déclare dans son ouvrage p. 14-15 avoir fair un relevé<br />

de la moyenne des bestiaux mangés en onze ans par les lions et panthères<br />

aux Béni-Mahrez, tribu qui ne comptait pas plus de cent tentes. Voici les<br />

chiffres établis par année :<br />

Chevaux, juments ou poulains 3<br />

Bœufs ou vaches 25<br />

Moutons ou brebis 75<br />

En général les Indigènes combattaient peu les fauves. Cependant Mar<br />

gueritte en cite un auquel la notoriété publique accordait 14 lions et 3 pan<br />

thères. On conçoit que certains aient exagéré l'importance des fauves dans<br />

la région. Guyon, en 1843, affirme que lies lions étaient si nombreux dans<br />

cette région qu'une compagnie entière n'avait pas d'autre mission que celle<br />

de les tenir éloignés ! (Examen des 14 propositions de M. le Général Duvivier,<br />

p. 14).

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