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vent démunie de disponibilités financières. Pas d'argent pour
encourager les Arabes qui bâtissent. Pas de fonds à consacrer
à
l'aménagement des sources et à la construction des puits.
Pour effectuer les travaux nécessaires à l'irrigation des terres
des Hachem et des Sbahia, on doit s'en remettre à la générosité
des propriétaires aisés. Suivant Sériziat, les primes distribuées
prouvent le caractère philanthropique de l'administration mi
litaire, mais, vu leur faible importance, elles ont surtout un
effet moral, l'effet matériel restant minime. Capifali pense
aussi qu'elles ne suffisent pas pour obtenir une transformation
rapide de l'élevage (1). On croit rendre hommage aux Bureaux
arabes en disant qu'ils furent une administration peu coûteuse.
Le compliment ne vaudrait que si l'économie n'avait pas nui
à l'efficacité de leur action.
A défaut d'argent ont-ils reçu le personnel et les moyens
matériels que requérait l'œuvre entreprise ? Nous avons déjà
signalé l'étonnante faiblesse numérique de cette administration
et les conséquences ne sauraient étonner. La culture de la vigne
échoue en 1862 dans le cercle d'Orléansville parce que les offi
ciers du bureau arabe, trop peu nombreux, ne peuvent surveiller
les travaux. Il en va à peu près de même pour le coton : c'est
à peine si le bureau arabe d'Orléansville peut détacher parfois
«un interprète» (sic) pour enseigner cette culture. Les moniteurs
surtout sont rares et cela explique en particulier que la faux
se répande lentement dans la région de Cherchel. Les besoins
du service empêchent souvent de détacher des soldats pour
s'occuper de l'éducation agricole des Indigènes et les chefs de
mandent en vain à Orléansville de la main-d'œuvre militaire
pour guider leurs khammès dans l'édification des meules. En
1855, dans tout le cercle, on ne dispose que de cinq soldats fau
cheurs et emmeuleurs pour diriger les Arabes.
Faute d'avoir un personnel nombreux, et aiguillonnée aussi
par un vain sentiment d'orgueil, l'administration militaire tra
vaille souvent dans une hâte fébrile. Pour construire les cinq
villages des Abid-et-Feraïla, on s'adresse à la main-d'œuvre mi
litaire et à des Indigènes, et ces villages, totalisant 190 maisons,
(1) N 469, 1850, Miliana, février. N 475, 1856, Orléansville, 3» T.
G : Orléansville 4' T. 1856, 1" T. 1865, 1" T. 1874 ; Ténès 3* T. 1862.