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léansville, près de la route de Ténès) qui avait la réputation
d'être le plus complet, le mieux bâti et le plus joli de tous ceux
du cercle. Ses 16 maisons étagées en amphithéâtre sur une pente
assez escarpée comprenaient chacune deux chambres et une
cour. Elles étaient disposées le long
d'une large rue plantée
d'arbres et conduisant à la maison du caïd composée de huit
chambres. Vingt-quatre tentes complétaient le village. Celui-ci
possédait une fontaine, deux abreuvoirs et, dans un ravin lon
geant l'agglomération au sud, l'eau,
suffisamment abondante,
permettait d'entretenir de petits jardins contenant beaucoup
d'arbres fruitiers et quelques mûriers. Trois des bastions de
l'enceinte étaient utilisés pour l'école, le moulin à manège et
le four (1).
A douze kilomètres du précédent, mais dans la plaine et à
16 kilomètres à l'Ouest d'Orléansville, le village des Sbéah du
sud était un peu différent, du moins en ce qui concerne les dis
positions prises pour assurer la sécurité. Il n'existait pas d'en
ceinte. Les maisons, au nombre de dix, bâties en pierre et voû
tées, avec des ouvertures en forme de meurtrières remplaçant
les croisées, pouvaient par elles-mêmes offrir une certaine résis
tance à un agresseur. D'une importance assez exceptionnelle,
elles étaient composées de trois chambres chacune et séparées
de proche en proche par une cour suffisamment grande pour
qu'on pût y établir des appentis propres au logement des ani
maux. Quant à la maison du caïd, plus vaste et plus belle, avec,
de part et d'autre de la porte, des écuries pour 12 chevaux, elle
se trouvait dans une enceinte rectangulaire flanquée par des
bastions à chaque angle.destinée à servir de réduit au village, au
cas où la résistance dans les maisons extérieures s'avérerait
impossible; derrière l'habitation on avait creusé un puits sur
lequel avait été établie une noria en vue de l'irrigation d'un
jardin. Les autres habitants du village allaient puiser leur eau
au Chélif, distant seulement de 200 mètres et où les animaux
venaient s'abreuver. Dans le village, quatre chambres de deux
maisons avaient été affectées à l'utilité publique : pour le mou-
(1) Tableaux des établissements français 1852-1854 et 1856-1858.