L 108, C

— B
—
LA DOCTRINE DES BUREAUX ARABES
Peut-on parler de doctrine des Bureaux arabes ? Y a-t-il
jamais eu un système cohérent de principes qui ait guidé les
officiers des Affaires arabes ? On serait tenté de répondre par
la négative. Richard se plaint du manque de « règle », de l'ab
sence d'un « code d'action » (1), et Hugonnet parle de « la va
riété inïinie » des diverses manières dont est compris le com
mandement (2). On pourrait même, sur quelques points impor
tants, montrer que les idées d'un Richard ne sont pas celles d'un
Hugonnet (3). Mais tout cela ne prévaut pas contre le fait qu'un
Bugeaud et un Daumas ont tracé, dès le début, un programme
précis aux Bureaux arabes et qu'ils ont donné une impulsion
qui se fera sentir longtemps encore après leur départ et que
Randon notamment renouvellera. Surtout, placés dans des con
ditions très comparables, ayant à résoudre les mêmes problè
mes, il est normal que les officiers des Bureaux arabes aient
presque partout réagi de la même façon. Et ainsi se sont déga
gées quelques idées maîtresses, quelques principes admis à peu
près par tous, quelques comportements majeurs, semblables
dans tous les cercles, les mêmes causes ayant produit les mêmes
effets. Ce sont ces idées directrices, ces principes simples, ces
comportements caractéristiques, que nous voudrions dégager.
A défaut d'une véritable doctrine nous trouverons ainsi ce que
Richard appelle : « les bases qui doivent servir de point d'aji-
pui » (4).-
(1) Richard (18) 100. A noter que Richard écrit dans les toutes premiè
res années des Bureaux arabes. Son jugement est d'ailleurs excessif si l'on
songe à l'ouvrage de Daumas (4).
(2)
cercles,
Hugonnet (6) 150. Mais il s'agit essentiellement des commandants de
subdivisions et provinces.
(3) Hugonnet par ex. (6) 125, 129 à 132, fait beaucoup de réserves sur la
construction des maisons auxquelles il préfère la tente.
(4) Richard (17) 174.