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tractions. Chez les Ouled-Ayad par exemple, où l'on compte
huit maisons, le logis du bach-agha estimé 2.000 francs vaut, à
lui seul, autant que les sept autres réunis. Aux Ouled-Mira et
Ouled-Mbakhta, les 21 maisons que totalisent les deux tribus
valent 12.000 francs dont 10.000 pour celle du caïd, avec ses
trois chambres de dix mètres sur trois et son écurie pouvant
contenir quinze chevaux. Le hameau des Ouled-Yahia, avec ses
cinq maisons, est estimé 3.600 francs et la seule maison de l'agha
6.000. Quant aux demeures de Bou Alem et Baghdadi, en accep
tant l'évaluation modérée de 160.000 francs, elles surpassent à
elles seules les 97 maisons du cercle d'Orléansville auxquelles
les statistiques accordent une valeur globale de 148.200 francs.
Dans quelle proportion rencontrait-on maisons à pièce
unique, maisons à plusieurs chambres et vastes fermes ? Dans
la région qui nous intéresse, nous avons pu déterminer la com
position de 546 habitations en 1856 et nous avons constaté la
prépondérance très marquée des maisons à une pièce : 415
pour 80 à deux pièces, 32 à trois et 19 seulement dotées de plus
de trois chambres. Les grosses fortunes étaient rares et il ne
faut pas oublier qu'à l'époque, les propriétaires ne recevaient
de l'Etat aucune aide financière.
Un type d'habitation mérite une mention toute particu
lière : ce sont les maisons collectives bâties pour les familles
de mekhazenis. Nous verrons plus loin qu'il y eut des villages
entiers de caractère militaire. Ici il s'agit seulement de vastes
constructions isolées les unes des autres et placées en des points
où il y avait intérêt à surveiller la circulation. Autant que pos
sible on choisissait également des lieux favorisés sous le rapport
de la fertilité des terres et l'abondance des eaux, dans l'espoir
que chacune de ces maisons pourrait devenir le centre d'un
futur village. Dans le cercle de Téniet-el-Had, en 1848, Margue
ritte fit édifier quatre de ces bâtisses soit par les Indigènes, soit
par les ouvriers militaires. Les murs étaient de bonne maçon
nerie (1)
avec toit de tuiles ou de rondins recouverts de terre.
(1) Pour l'une d'entre elles sise dans les Ouled-Ayad on utilisa la pierre
provenant d'une ruine romaine assez considérable.