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Mais même si, faisant fi d'erreurs imputables à l'enthou
siasme ou au désir de se faire valoir, on additionnait tous les
succès mentionnés,
on obtiendrait de l'œuvre réalisée une
image qui n'emporterait pas la conviction. On chercherait en
vain les « immenses progrès» que nota le général Camou ou
les « résultats immenses » dont parle Foucher (1). C'est à peine
si le vaste tableau des genres de vie indigènes apparaîtrait
comme ayant subi quelques retouches tout à fait insuffisantes
pour modifier le caractère de l'ensemble, trop sporadiques pour
transformer sérieusement le paysage du passé.
Les échecs.
Si, au contraire, en regard de la liste des succès enregis
trés, on dressait celle des échecs encourus, non seulement on
en obtiendrait un recueil plus imposant (bien qu'utilisant les
documents émanant des Bureaux arabes),
mais surtout on cons
taterait qu'ils intéressent les éléments essentiels du genre de
vie indigène et les points décisifs du programme que s'étaient
tracé les Bureaux arabes.
Qu'ont-ils obtenu en matière de constitution de la pro
priété ? Deux cantonnements intéressant trois tribus sur les
105 que comptait la région. Résultat d'autant plus insignifiant
que l'on est en droit de se demander dans quelle mesure il
s'agit là d'un succès à mettre à l'actif des Bureaux arabes
puisque, après l'avoir préconisé, ils condamnèrent le canton
nement jusque dans son principe. On dénombrerait évidem
ment davantage de tribus sénatus-consultées, mais dans aucune
ne fut appliquée la clause relative à la constitution de la pro
priété dans les douars.
Furent-ils plus heureux dans leur politique de l'habitat
qui devait aboutir à la fixation au sol des tribus ? Pour les
maisons nous avons donné plus haut (p. 234) des chiffres qui
nous ont permis d'apprécier le caractère local des progrès
réalisés aux dépens du gourbi, de la tente ou même des habi-
(1) N 448, 1853, Rapport d'inspection - Foucher
(67) 33.