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en commun, deux résultats qui doivent profondément remuer
la société arabe et l'amener à nous. Mais il suffit de montrer
le côté politique de la question qui, à l'heure qu'il est, est le
plus important.
« Le chef du bureau arabe pense donc que l'établissement
des villages, compris dans ce sens, devrait être préféré à la
construction des maisons isolées qui ne peuvent avancer que
faiblement la question de la conquête. » (1).
Comment, sous quelles formes, se fit ce groupement de la
population en villages ? Le tableau précédent ne donne que
des valeurs numériques qui masquent la diversité de l'œuvre
accomplie. Deux types de villages, au moins, doivent être distin
gués : ceux qui furent des créations uniquement militaires, et
auxquels on accorde de préférence le nom de smalas, et ceux
qui rassemblèrent les Indigènes sans leur imposer un service
militaire. On peut y ajouter un troisième type, mixte,
où une
fraction seulement de la population était soumise à des obliga
tions militaires : nous en avons un bel exemple dans la smala
de Ténès.
I. —
LES SMALAS (2)
Le terme de smala est parfois employé pour désigner toute
population agglomérée et fixe. Richard et Lapasset, entre autres,
l'utilisent avec cette acception tout en lui donnant dans d'autres
cas le sens de village de militaires indigènes,
sens qui devait
s'imposer par la suite et auquel nous nous tiendrons ici.
Origine et organisation.
Peut-on préciser l'origine des smalas ? Il est certain qu'elle
remonte aux Turcs : la smala, c'est le makhzen au repos, ce
(1) N 465, 1848, 1 q. de juillet. Lapasset partage cette opinion et, s'il
accepte la création de fermes indigènes isolées, c'est seulement à la condition
de les rattacher à un centre voisin (121) 81.
(2) Richard écrit Zemalas » et Lapasset « zmoul ». Le véritable plu
riel serait zmoul, mais la forme « smalas » semble avoir prévalu dans les
textes.