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Européens ou à des Israélites, construisirent, à frais communs,
un moulin à huile dans la tribu des Béni-bou-Mileuk, au lieu
dit Tebainet. Le chef du bureau arabe, fier de cette réalisation,
prévoit, pour les années à venir, la fabrication du savon qui
augmentera le bien-être des tribus, et le général commandant
la division, très intéressé, annote le rapport de ces mots :
« mais c'est à ma connaissance le premier établissement de ce
genre créé par les Arabes —
m'en parler ». Les rapports qui
suivirent lui en parlèrent : l'échec fut complet, et le moulin
à huile de Tebainet fut loué aux enchères publiques à un Eu
ropéen (1).
C'est peut-être Capifali qui prit le plus ardemment la
défense des industries indigènes et, dans un long rapport, il
écrit notamment :
« L'autorité devrait favoriser toutes les industries et les
encourager. On pourrait d'abord s'occuper spécialement de
celle du tissage, car elle servirait à rendre utiles des bras nom
breux qui restent inactifs... Quand la femme arabe sera pour
son mari un sujet de gain, elle sera beaucoup plus respectée et
beaucoup plus soignée. Quand elle sera occupée, elle songera
moins à ces intrigues qui finissent toujours par des coups et
quelquefois par la mort des individus.
« Quand il y aura des maçons, des menuisiers, des char
pentiers, l'Arabe bâtira beaucoup et deviendra plus entrepre
nant. Trouvant à sa portée des ouvriers parlant sa langue,
justiciable des mêmes tribunaux, il ne redoutera plus de faire
bâtir, d'acheter des meubles, ce qui arrive fréquemment aujour
d'hui car, pour faire cela, il faut avoir recours à un Européen
qui bien souvent fait suivre son travail d'un gros procès ou qui
vend de mauvaise marchandise.
« Quand les indigènes verront le parti que les menuisiers
et les charpentiers tirent du bois, ils comprendront la valeur
des forêts et apprécieront mieux l'importance de leur con
servation.
(1) N 465, 1848, Orléansville, 2* q. d'août ; Ténès, 1 q. de février.
G : Cherchel 2* T. 1861, 4* T. 1869, 3' et 4« T. 1870.