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L 108, C

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inspection de 1869, le général Lichtlin demandait la suppression<br />

des smalas (1).<br />

Quant aux espoirs de colonisation par les smalas, c'était,<br />

reconnaît une note officielle, « la réalisation d'un rêve », et un<br />

adversaire du système a dit qu'on avait voulu reconstituer le<br />

type du soldat-laboureur avec des Arabes « qui n'avaient jamais<br />

été laboureurs et qui avaient bien de la peine à devenir sol<br />

dats ». Cette critique n'est pas dénuée de tout fondement et dans<br />

sa lettre à Mac-Mahon du 20 juin 1865 Napoléon III mettait en<br />

relief les deux défauts essentiels : d'une part,<br />

au lieu de s'adres<br />

ser aux fellahs, c'est-à-dire à la population réellement agricole,<br />

on a fait appel « à des cavaliers qui ont pour le travail manuel<br />

la répugnance instinctive de toute aristocratie guerrière » et<br />

qui se sont déchargés des travaux des champs sur des khammès<br />

peu soucieux de perfectionnement, se bornant à remplir leurs<br />

obligations traditionnelles : labour, moisson, dépiquage; d'autre<br />

part, les contrats étaient trop<br />

courts pour espérer un progrès<br />

agricole quelconque, le spahi se trouvant lié seulement par un<br />

engagement de trois ans et le khammès pour une seule année.<br />

Ajoutons d'autres raisons pour expliquer l'échec agricole<br />

des smalas : les spahis disposèrent le plus souvent d'une étendue<br />

de terre nettement inférieure à celle que prévoyait le règlement<br />

de 1862; la plupart manquaient de capitaux pour entreprendre<br />

des améliorations et ceux qui en disposaient n'avaient aucun<br />

intérêt à les utiliser pour un lot de terre dont ils n'étaient que<br />

les usufruitiers, qu'ils abandonnaient pendant leurs expéditions<br />

et que les femmes, privées alors de soutien, quittaient pour rega<br />

gner les tribus; la colonisation) en s'étendant menaçait les terres<br />

occupées par les smalas surtout lorsque celles-ci se trouvaient<br />

au voisinage d'une route; enfin, il est certain que les officiers<br />

français chargés de diriger les smalas n'avaient pas toujours<br />

la compétence nécessaire pour être des initiateurs en matière<br />

agricole et la vie isolée qu'ils menaient fut le plus souvent démo<br />

ralisante (2).<br />

(1) M.G. 208 : rapport sur les smalas du 26 septembre 1869 ; rapport du<br />

général Lichtlin du 28 août 1869 ; note non datée du ministère de la guerre.<br />

Certaines smalas des départements d'Oran et de Constantine se maintinrent<br />

cependant jusqu'à la fin du siècle.<br />

(2) M.G. 230 : inspection du général de Wimpffen de 1865 - Napoléon III<br />

-<br />

(84) 78-80 Jourdan (177) 230-231 - Lunel (179) 97-106 -<br />

Baumcour (168) 549.

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