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organisé la première smala. On lit, en effet, dans cette lettre :
« L'escadron de spahis d'Orléansville est organisé en zemela
sur les bords d'un petit ruisseau à l'ouest de la ville et à 2.000
ou 3.000 mètres. Le problème a été heureusement résolu et
grâce aux soins intelligents et vraiment exceptionnels de M. le
capitaine Fleury cet escadron, composé d'un choix des meilleurs
cavaliers du pays, peut être cité comme modèle. Les tentes for
ment un seul douar de grande dimension au centre duquel
s'élèvent déjà quelques constructions, un café, une maison pour
un officier; chaque tente a son troupeau et comme les cavaliers
sont de bonne tente ils ont aussi des gens pour les aider. » (1).
Bosquet ajoute même que l'on obtint de bons résultats.
Mais où Fleury se leurre, c'est lorsqu'il croit avoir servi
de modèle à l'organisation des smalas que préconisa Randon.
Cela est tellement vrai qu'en octobre 1852, écrivant au gouver
neur, le général Camou, commandant la division d'Alger, lui
dit que la smala d'Orléansville n'est pas conforme à ses « der
nières instructions parce qu'elle a été entreprise il y a déjà plu
sieurs années » (2).
Qui donc a provoqué les instructions de Randon ? M. Eme-
rit soupçonne l'influence d'Urbain. Celle de Du Barail paraît
plus certaine.
Fin 1850 ou début 1851, alors qu'il dirigeait les affaires
arabes à Blida, Du Barail adresse à Yusuf, commandant la pro
vince d'Alger, un long rapport qui contient toute l'organisation
future des smalas. Il proposait d'utiliser des terres domaniales.
Les spahis mèneraient une existence conforme à leurs mœurs,
vivant sous la tente avec leur famille. Ils bénéficieraient
d'avantages qui assureraient le recrutement : exemption
de certains impôts,
concession temporaire de lots de terre.
Pour les mettre à l'abri de toute agression, on construirait sur
un terrain facile à défendre, une enceinte carrée, entourée d'un
mur crénelé, flanqué aux quatre coins d'une sorte de bastion.
L'enceinte contiendrait un pavillon pour le cadre français et
seir.
(1) La suite du texte indique que ce sont des khammès.
(2) A. Orléansville, 1" carton,
dossier du cantonnement des Ouled-Kos