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L 108, C

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L'application de ces idées était relativement facile dans<br />

ces premières opérations (que l'on qualifia de cantonnement)<br />

pour les Aribs<br />

car il s'agissait de terres réputées domaniales et,<br />

en particulier, on avait affaire à des Indigènes établis par l'Ad<br />

ministration française depuis quelques années seulement (1).<br />

Mais comment, en droit, résoudrait-on le problème, lorsqu'on<br />

se trouverait en présence de tribus considérables, propriétaires<br />

ou usageres d'un sol sur lequel elles avaient toujours vécu ?<br />

A ce moment parut le livre du Docteur Worms qui devait<br />

donner un substratum juridique à une opération que les néces<br />

sités de la colonisation allaient imposer chaque année de ma<br />

nière plus impérieuse, surtout après le vote de la loi de 1851 qui<br />

garantit aux Indigènes leurs droits de propriété et de jouis^<br />

sance (2). Le Docteur Worms se passionnait depuis plusieurs<br />

années pour les études de législation musulmane (3). En 1846<br />

il publia un ouvrage (4) dans lequel il analysait le régime fon<br />

cier en pays musulman et notamment en Algérie. Il mettait en<br />

valeur, avec grande netteté, une distinction essentielle, bien<br />

souvent rappelée depuis, entre les terres de dîme et les terres<br />

de kharadj. Les premières, dont les occupants disposent libre-<br />

(1) BaudiCOUr (168) 504-505, cite deux autres exemples de cantonnement<br />

effectués sur des terres du Beylik : le premier intéresse la tribu des Béni-<br />

Mehenna (Philippeville) qui, en 1845, perdit au profit de la colonisation 12.000<br />

hectares sur les 40.000 qu'elle possédait, obtenant pour le reste un titre de<br />

propriété collective ; le second est relatif à une tribu des environs de Guelma<br />

à laquelle on ne laissa que 8.000 hectares sur 20.000, mais en constituant la<br />

propriété individuelle.<br />

ture,<br />

(2) La loi du 16 juin 1851 mit fin à l'expropriation pour cause d'incul<br />

ainsi qu'à la réunion au Domaine des terres dont les détenteurs ne<br />

pouvaient établir leurs droits de propriété. Aussi les terres de colonisation ne<br />

tardèrent pas à manquer et c'est alors surtout qu'on eut recours au canton<br />

nement. Mais nous voyons que la théorie et les premières opérations sont an<br />

térieures à la loi de 1851 et, à l'appui de cette affirmation, on pourrait citer<br />

encore les différentes instructions de Charon inspirées, semble-t-il, par la<br />

crainte de manquer de terres pour établir les « Colonies agricoles (G, HH,<br />

voir bibliographie).<br />

(3) Il avait exposé ses idées pour la première fois en 1841 dans un mé<br />

moire lu à l'Académie des Sciences morales et politiques, mémoire dont la<br />

teneur fut donnée par le général Duvivier à la fin de son ouvrage : Solu<br />

tion de la question de l'Algérie, Paris 1841, p. 328-333. De 1842 à 1844, le Dr<br />

Worms avait publié des études sur la propriété en pays musulman dans le<br />

Journal asiatique et dans la Revue de législation et de jurisprudence.<br />

(4) Recherches sur la constitution de la propriété territoriale dans les<br />

pays musulmans et subsidiairement en Algérie (162).

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