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L 108, C

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Bureaux arabes fourmillent d'accusations. Ici, il s'agit de prêts<br />

usuraires consentis à 60 ou 80 pour cent; là, de la vente de mar<br />

chandises de mauvaise qualité ou des prix exagérés demandés<br />

pour la moindre réparation ; plus loin, de l'entente entre les<br />

négociants d'Orléansville pour n'acheter le blé aux Indigènes<br />

qu'à un prix très bas; ailleurs de l'utilisation de fausses mesu<br />

res ou d'achats opérés par la contrainte après avoir arrêté sur<br />

la route les Indigènes se rendant au marché... etc.. (1). A tel<br />

point que Lapasset en arrive à considérer comme un « fait irré<br />

cusable que plus une tribu est rapprochée de nos centres de<br />

population, plus elle est turbulente, insolente, insoumise, voleuse<br />

et misérable; tandis que plus elle en est éloignée, plus elle est<br />

soumise, moralisée et possède le bien-être » (2).<br />

Dans un tel état d'esprit, on comprend que le Colon soit<br />

apparu aux Bureaux arabes comme un élément perturbateur<br />

de l'ordre établi. Ils dénoncèrent alors le cantonnement comme<br />

engendrant l'inquiétude dans les tribus et ils ne virent plus,<br />

dans cette mesure, qu'une spoliation dangereuse pour la sécurité<br />

du pays. Ils en arrivèrent à penser, comme autrefois Bugeaud,<br />

que les tribus la subiraient jusqu'à ce que l'occasion d'une<br />

révolte se présentât.<br />

L'évolution de Lapasset à cet égard est caractéristique. La<br />

question du cantonnement lui paraît « intimement liée à la paix<br />

du pays » (3) et nous avons vu qu'il considérait cette opération<br />

comme un véritable bienfait mais à condition qu'elle fût réali<br />

sée sur des bases équitables. Or, il constate que, dans la région<br />

de Philippeville par exemple, des tribus dont la population<br />

totalise 3.000 habitants ont subi jusqu'à quatre déplacements ;<br />

dans certains cas, on a laissé aux Indigènes un hectare par tête<br />

alors qu'en France, où la terre est plus fertile, on estime qu'il<br />

faut un hectare et demi (4). Il ne voit plus dans le cantonne-<br />

(1) Notamment N 448, 1853, Ténès, Inspection. N 465, 1848, Orléansville<br />

2" q. novembre ; Ténès 2* q. octobre. N 473, 1854, Ténès, août — G : rapports<br />

trimestriels, Orléansville 1856, 1860, 1862 à 1866 ; Ténès 1857, 1858, 1860, 1862,<br />

1864.<br />

(2) Lettre du 11-11-1862 à Lacroix (121) 367.<br />

(3) Lettre à Urbain du 1-12-1858 (121) 162.<br />

(4) Lettre à Lacroix du 30-12-1862 (121) 413.

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